Oscar Parasité

Le sud-coréen Bong Joon-Ho « parasite » les oscars et remporte quatre statuettes avec son film.

Par Olivier Tellier

Temps de lecture 2 min.

C’est une première en 92 ans d’existence, le film qui remporte le prix le plus convoité de la cérémonie est en langue étrangère, à savoir en coréen. Déjà détenteur d’une belle palme d’or, Bong Joon-Ho s’offre avec Parasite la deuxième récompense la plus prisée au monde et ne laisse pas grand-chose au favori Sam Mendes, si ce n’est des prix techniques.

Satire et non ça tire
1917 partait comme le grand favori de la cérémonie, après avoir remporté le golden globe du meilleur film. Le long-métrage de Sam Mendes, qui impressionne par la durée de ses deux plans séquence et la mise en scène comme une performance déployée au cœur des tranchées, entre les balles sifflantes et les explosions de la première guerre mondiale, ne serait donc aux yeux de l’Academy Of Motion Picture Arts and Sciences (Académie des Arts et des Sciences du Cinéma) hélas qu’une prouesse technique. Il remporte alors naturellement les prix du mixage son, des effets-spéciaux et de la cinématographie, ce qui est bien certes mais pas réellement ce qu’il espérait.

Celui qui lui vole la vedette est une satire des classes sociales, Parasite qui détient maintenant un palmarès impressionnant. Pour un film qu’il voulait “inconfortable et gênant” et avec lequel il espérait juste rentrer dans ses frais, Bong Joon-Ho n’en finit plus de s’étonner de son succès. Le film, où bas-fonds et riches ne font pas bon ménage, figure maintenant dans la maigre liste des films ayant obtenu une palme d’or et l’oscar du meilleur film, aux côtés de Marty (1955) de Delbert Mann et Le Poison (1946) de Billy Wilder. Face à lui en compétition dans la catégorie du meilleur film international, Ladj Ly et son drone de drame social Les misérables n’a pas pu rivaliser.

Brad Pitt remporte enfin
un oscar en tant qu’acteur

Judy Zellweger, Joaquin Joker, Laura… Et Brad !
Après une première statuette obtenue pour son second rôle dans Return to Cold Mountains en 2004, l’actrice texane Renée Zellweger doit se situer somewhere over the rainbow en ce moment même puisqu’elle remporte l’oscar de la meilleure actrice pour son interprétation dans le biopic de Judy Garland, sobrement intitulé Judy.

Sans trop de surprise, l’acteur Joaquin Phoenix, lui, reçoit son premier oscar (déjà convoité avec Walk The Line et The Master) pour son rôle de Joker. Alors que l’oscar du meilleur second rôle féminin est quant à lui décerné à Laura Dern, l’actrice fétiche de David Lynch, pour son rôle d’avocate coriace et impitoyable dans Marriage Story de Noah Baumbach.

Pour finir, nous pouvons nous réjouir pour Brad Pitt qui remporte enfin un oscar en tant qu’acteur ! Certes, il s’agit du prix du meilleur second rôle, mais on y croit ce n’est qu’un début. L’acteur dévoilé par Ridley Scott dans Thelma & Louise devenu mythique dans le film culte Se7en de David Fincher n’a jusque là, malgré toute sa riche et incroyable filmographie, jamais reçu d’oscar du meilleur acteur dans un premier rôle. Plusieurs fois nommé pour Le stratège en 2012 ou L’étrange Histoire de Benjamin Button en 2009, l’acteur est toujours reparti bredouille. Alors oui, il y a de quoi être dépité ! C’est uniquement avec sa casquette de producteur, qu’il remporte en 2014 l’oscar du meilleur film avec 12 years a slave (Steve McQueen). La statuette qu’il obtient pour son interprétation d’un cascadeur à la nonchalance à toute épreuve dans Once Upon A Time in Hollywood, est, on l’espère, le début d’une consécration méritée pour les années à venir…

Voir aussi

Disponible sur Mubi

Films
19 janvier 2021

Ham on Rye, de Tyler Taormina

Critique

Avec son premier long-métrage, Ham on Rye, le jeune réalisateur américain Tyler Taormina apporte sa pierre à la déconstruction du teen movie, et délivre un propos engagé à travers un…

Disponible sur Netflix

Films
28 janvier 2021

The Dig sur Netflix

Critique

Deuxième film du metteur en scène australien Simon Stone, plus connu pour son travail au théâtre, The Dig est une élégie grandiose, faussement corseté, qui retrace l’histoire vraie d’une découverte…