Clipanorama #9
Chaque semaine, on vous propose une sélection des clips les plus cinématographiques du moment.
Par Quentin Moyon & Valentine Bounaud
Temps de lecture 10 min.
James Blake, You’re Too Precious
Des murmures d’une douceur cotonneuse nous accueillent dans You’re too precious, single qui marque le retour aux affaires de James Blake après son quatrième album studio Assume Form, en janvier 2019. Fidèle à lui-même, l’inventif producteur de musique électronique angelin nous propulse dans un univers de rêves colorés, au rythme d’une mélodie suave. Retranscrite en images par Orfeo Tagiuri, qui intercale habilement images réelles et motifs animés, la musique souffle comme un vent d’espoir. Cette espérance prend les contours d’une matière noire malléable, capable de changer de forme pour évoluer à travers les océans, les lacs et même la voie lactée. On a envie d’y voir le signe de la résilience de l’être humain face à la crise qu’il est en train de traverser, l’expression d’un désir de liberté toujours intact, comme semble en rêver James Blake lui-même dans le plan final, depuis sa terrasse donnant sur Los Angeles.
Casablanca Drivers, Get Better
Musiciens corses confinés depuis longtemps dans les contrées parisiennes, le duo Casablanca Drivers tease son futur album, Super Adventure Club, prévu pour début septembre, avec un single à la pop mélancolique, Get Better. Le clip, animé à la Roy Lichtenstein par Yafi Rabbani et Gina Karunia, nous inviter à boire et à danser autour d’une belle piscine. Sauf que l’image figée, la couleur violette suintante et surtout la récurrence d’une étrange boisson alcoolisée qui nous attire dans ses méandres, délivrent entre les lignes une sensation mélancolique, voire franchement déprimante. Est-ce la nostalgie de l’été dernier, quand nous avions encore le droit de nous rassembler pour faire la fête ?
Panache !, Magnetic
Le groupe dijonnais Panache, quelque part entre les Australiens de Parcels et les Français de Deluxe, nous invite à rejoindre la danse dans leur dernier morceau, Magnetic. Le clip tout en pastel, réalisé avec talent par l’illustratrice et graphiste Mathilde Vogt, nous plonge dans la peau de passagers d’une rame de métro, dévorant du regard, par l’entremise d’un téléphone portable, une jeune femme se déchaînant sur le dancefloor. C’est elle, qui est « magnétique », et vers laquelle se dirige bientôt tous les regards, yeux dessinés à même la piste de danse, yeux cachés derrière les lunettes noires d’un agent de sécurité, ou encore yeux d’un grand visage masculin qui se transforment en projecteurs… Voyeurs, intrusifs, ou simplement admiratifs de l’indomptable liberté de la jeune femme ? La question est posée.
Voir aussi