Clipanorama #5
Chaque semaine, on vous propose une sélection des clips les plus cinématographiques du moment.
Par Quentin Moyon & Valentine Bounaud
Temps de lecture 10 min.
Selena Gomez, Boyfriend
Alors que la frustration commence à se faire sentir pour ceux et celles que le confinement oblige à passer la saison des amours en solo, Selena Gomez l’affirme haut et fort : « I Want a Boyfriend ! ». C’est sous la direction du réalisateur Matty Peacock que la chanteuse prend le volant de sa voiture et part en quête du prince charmant depuis les hauteurs de Mulholland Drive, décor cinématographique s’il en est. Sur fond de pop estivale, le clip de Boyfriend nous emmène alors à la rencontre de ses prétendants, qu’elle finit par transformer en batraciens à l’aide d’une fiole magique. De La Princesse et la Grenouille à l’empowerment féministe, le clip apparaît comme une métaphore de la carrière de Selena Gomez, égérie Disney devenue actrice affranchie pour le cinéma indé, notamment dans le provocant Spring Breakers d’Harmony Korine. Une inversion des codes qui pourrait inquiéter la gente masculine… Mais Selena nous rassure avec un trait d’humour: « No frogs or men were harmed in the making of the ‘Boyfriend’ video. »
Oliver Tree, Let Me Down
Fond coloré, espace vide et carré. Bienvenu dans une session de Colors Show, cette plateforme berlinoise devenue culte qui met en scène des artistes dans un cube de couleur. Oui… mais en fait non. Oliver Tree caricature ce concept à la mode dans le clip de son titre Let Me Down, écrit alors que la crise du coronavirus empêchait la sortie de son nouvel album, Ugly is Beautiful. Combinant les casquettes de chanteur, producteur et compositeur, le musicien illustre ce morceau très rock anglais à grand renfort de costume extravagant, gags chaplinesques et enchaînement d’actions absurdes… Le niveau de « WTF » est violent et se termine par un naufrage total de la production du dit clip. De quoi détendre vos zygomatiques !
Rone, Ginkgo Biloba
Une petite faim ? Dans le clip de son nouveau morceau, Gingko Biloba, issu de l’album Room with a view, Erwan Castex AKA Rone nous invite à une orgie qui rappelle forcément La Grande Bouffe de Marco Ferreri, croisée avec le Joyeux non anniversaire du Chapelier Fou de Lewis Carroll. La réalisatrice Sarah Al Atassi met en scène les artistes du collectif Horde dans un univers fantasmé, hors du temps. En contraste avec la mélodie planante et hypnotique, ces images de gloutonnerie, appuyée par les gros plans sur les visages peinturlurés de nourriture, oscillent entre la critique de la surconsommation et un conte fantasmagorique d’une humanité émouvante.
Woodkid, Goliath
Pas moins de sept ans après son premier album, The Golden Age, le chanteur et directeur artistique Yoann Lemoine aka Woodkid revient avec un nouveau projet musical intitulé Goliath. Le premier clip devrait être diffusé dès ce vendredi. Et comme on trépigne d’impatience, on déguste en boucle le trailer mis en ligne par l’artiste. A l’écran, une représentation particulièrement ressemblante de l’artiste réalisée en motion design semble flotter dans l’air. En fond musical, le style lancinant, épique de Woodkid. Un morceau qui s’annonce pratiquement cinématographique, et qui s’inscrit naturellement dans le parcours musical et visuel du chanteur. Avec un teasing extrêmement mystérieux (entre le compte à rebours et le site internet Adaptative Minerals), on peut dire que Woodkid sait faire monter les attentes. On a hâte… très hâte ! Vivement vendredi !
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