Bouli Lanners dans la saison 2 de Hippocrate
« Thomas Lilti m’a dit tout de suite : tu gardes tes tatouages. »
Bouli Lanners est l’âme forte de la saison 2 d’Hippocrate, qui démarre lundi 5 avril sur Canal+. L’acteur y campe avec une énergie tendre et coriace le docteur Brun, un médecin urgentiste au look de Hells Angel. Depuis Liège, il fait une pause dans son jardinage pour nous raconter un tournage intensifié par l’arrivée du Covid.
Interview : Perrine Quenesson
Temps de lecture 5 min
Trente ans déjà que Bouli Lanners est une silhouette familière, et de moins en moins intermittente, dans notre paysage cinéphile. Vu pour la première fois dans Toto le héros, de Jaco Van Dormael, en 1990, l’acteur belge devient, à partir d’Aaltra en 2014, un habitué des films de Kervern et Delépine, mais aussi d’Albert Dupontel ou de Samuel Benchetrit – quand il ne réalise pas ses propres films, comme Les Géants, en 2011. Devant la caméra, il incarne un chanteur finlandais, un routier, un gangster ou même Dieu (dans Effacer l’historique !), et c’est toujours avec ce mélange qui n’appartient qu’à lui d’humanisme bourru et de spiritualité douce, les pieds dans la terre ou sur le bitume, le regard qui ne fuit pas, la tête dans un léger nuage.
Nouveau venu dans Hippocrate, il y déboule avec son corps baraque, son beau visage et ses tatouages, qui deviennent ceux du docteur Brun, un vieux routard des urgences. Alors que son service est fermé pour cause d’inondation, Brun se replie en médecine interne où les héros de la saison 1 vont devoir lui prêter main forte. Dans cette nouvelle saison, la série de Thomas Lilti rend hommage avec brio à Urgences, le grand classique américain du genre, tout en dressant le portrait, brûlant d’actualité, d’un hôpital français au bord du craquage.
Au milieu du chaos, Bouli Lanners a retrouvé Zacharie Chasseriaud et Karim Leklou, deux acteurs qu’il avait dirigés dans Les Géants. Cet esprit famille ne l’a pas empêché de vivre un tournage atypique et exigeant, sous le spectre du Covid. Remis de ses émotions, et de retour à Liège, il travaille à la post-production de son nouveau film en tant que réalisateur, Nobody Has To Know. Et pense déjà au suivant, un projet tout neuf d’adaptation du roman de Serge Joncour, Nature Humaine, Prix Femina 2020, dont il a acquis les droits. « C’est la première fois qu’il y aura un petit peu de politique dans un de mes films », nous a-t-il confié, avant de revenir sur son expérience dans Hippocrate. Interview Zoom ci-dessous.
Voir aussi