Vampire, vous avez dit vampire ? – Crocs Quête

Le film culte de Tom Holland ressort alors que les vampires (les vrais, ceux qui font peur !) font leur come-back au cinéma et à la télévision. Decryptage

Par Paola DiCelli

Temps de lecture 4 min.

Vampire, vous avez dit vampire ?

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On en avait soupé des zombies, entre ceux de Jim Jarmush et ceux de Retour à Zombieland ! On n’en avait presque oublié la beauté des suceurs de sang, malheureusement cantonnés ces dernières années aux « Twillight-True Blood », qui mettaient en émoi les ados de quinze ans. Mais, en 2019, Dracula & co reprennent les crocs en main et s’affichent partout ! D’abord à la Cinémathèque, jusqu’au 19 janvier 2020, à travers l’exposition « Vampires, de Dracula à Buffy », retraçant l’histoire des vampires au cinéma. Puis la flopée de projets pour 2020 : Morbius de Daniel Espinosa, prévu pour le 5 août, spin-off de l’univers de Spider-Man, avec Jared Leto (qui, on l’espère, sera un meilleur vampire qu’un Joker !). L’adaptation de Salem, de Stephen King, est également en préparation par le scénariste de Ça et Netflix, quant à la BBC, elle concocte un nouveau Dracula. Surtout, Carlotta ressort Vampire, vous avez dit vampire ? de Tom Holland (1985) qui, avec un budget modeste (à peine dix millions de dollars) en a engrangé deux fois plus, recevant plusieurs prix et le statut de film culte.

Comme le phoenix, le vampire renaît depuis cette année,
sous sa forme première, angoissante et mustérieuse.

UNE FIGURE EN PLEINE (R)EVOLUTION
On y suit un jeune homme sans histoire, qui occupe son temps entre sa copine et sa passion pour les films d’horreur de série B. Jusqu’à ce soir où un mystérieux voisin emménage, trainant un cercueil sous le bras. Sous ses airs un peu kitch aujourd’hui, Tom Holland a réactualisé le mythe du vampire, alors cantonné aux manoirs en ruine du XVIIIème siècle, pour le faire s’installer en pleine ville, dans une maison bourgeoise. Une sorte d’ancêtre du Dark Shadows de Tim Burton (2012), où le sanguinaire Barnabas Collins se réveille en 1972, au milieu des hippies et des fast-foods. En outre, Tim Burton hérite de Vampire, vous avez dit vampire ? d’un second degré déjà présent dans Le Bal des Vampire de Polanski.

Une évolution vers le rire, qui s’accompagne d’une évolution de la figure elle-même, passant d’un monstre franchement moche (Nosferatu de Murnau comme de Herzog) à une personnalité attirante, voire érotique. L’exemple type étant Entretien avec un vampire de Neil Jordan (1994), qui réunit les trois beaux gosses de l’époque : Brad Pitt, Tom Cruise et Antonio Banderas. Mais, après le succès colossal de Twillight, summum de cette sexualisation (les filles brandissaient des pancartes : « mords-moi » aux avant-premières !), le vampire était un peu tombé en désuétude. Comme un Phoenix, il renaît depuis cette année, sous sa forme première, angoissante et mystérieuse. Et ce n’est pas prêt à s’arrêter. En plus du reste, une série Netflix, « Vampires », avec Suzanne Clément, sortira l’année prochaine ! Crocs-hâte !

  • Vampires
  • Tom Holland

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