Nina Wu – Balance ton prod

Jeune actrice qui vient de décrocher son premier grand rôle, Nina Wu est sadisée par le réalisateur du film et en proie à des visions qui semble liées à un choc post-traumatique. On apprendra dans la seconde partie qu’avant de tomber dans les griffes du metteur en scène elle a été victime du producteur. Nina Wu du réalisateur taiwanais d’origine Birmane Midi Z, évoque directement et explicitement des affaires Weinstein et Besson (dont le nom est cité). Et c’était une expérience particulière que de le voir à Cannes ou il était sélectionné par Un Certain Regard dans la même salle que Quentin Tarantino, grand amateur de cinéma asiatique et ex-star du team Weinstein.

Dans ces meilleurs moments le film rappelle Perfect Blue, le chef d’œuvre de l’anime de Satoshi Kon (1998), mais n’en a pas la finesse et la mélancolie cotonneuse. Dans les moins bons c’est plutôt une série B horrifique, moralement problématique car elle semble s’interroger un peu trop lourdement sur la part de culpabilité de la comédienne. Cependant le fait que le scénario soit co-signé par l’actrice principale Wu Ke-Xi relativise la portée de cette critique. Esthétiquement réussi et profondément en résonnance avec l’époque, Nina Wu a le mérite d’être à notre connaissance le premier film à de se coltiner l’actualité qui est en train de révolutionner le cinéma mondial.