Last Christmas – Love Actualisé

De la rom-com, Noël, des morceaux de Wham! le groupe de George Michael et un pitch un peu trop roboratif, le film de Paul Feig est parfait pour les fêtes. Démonstatration.

Par Perinne Quennesson

Temps de lecture 3 min.

Last Christmas

Bande-Annonce

Né de la rencontre de Paul Feig, le brillant et classy metteur en scène américain (Mes Meilleures amies, Les Flingueuses) et de la comédienne et scénariste anglaise Emma Thompson (Howards End, Love Actually…), Last Christmas part sous les meilleurs auspices. Et il ne déçoit pas. Si vous acceptez de vous laisser porter. Cynisme, sarcasme et mauvais esprit sont priés de rester à la porte du cinéma le plus proche pour profiter au maximum de ce bonbon britanico-féérique.

Emilia Clarke, la Daenerys de Game of Thrones, incarne Kate, presque trentenaire, paumée, le mot est faible, et véritable boulet pour elle-même et pour les autres. Elle travaille comme lutin dans un magasin qui vend des produits de Noël toute l’année à Londres, du côté de Covent Garden. Pas la carrière dont elle rêvait mais sûrement celle qu’elle mérite à cet instant. Un soir, elle rencontre Tom, un jeune livreur au cœur gros comme le pôle Nord qui va l’amener à se responsabiliser et à regarder le monde un peu différemment. Ne cherchez plus, Henry Golding (vue notamment dans Crazy Rich Asians) est le nouveau Colin Firth.

Sous ses airs légers, Last Christmas est une
bluette dépressive qui a la politesse de sourire.

Classique ? Déjà vu ? Sûrement. Richard Curtis le scénariste de Quatre Mariages et un enterrement, Coup de foudre à Nothing Hill ou Love Actually ferait mieux ? sans doute. Mais la double crise d’identité de l’héroïne de Last Chrismas fait du film de Paul Feig un récit d’acceptation et d’ouverture. Kate est avant tout un personnage en colère, un personnage en refus de résilience, incapable de lâcher prise, préférant correspondre à ce qu’on s’imagine d’elle plutôt que de chercher à savoir qui elle est. Une victime consciente d’en être une et qui se complaît dans cette image car, finalement, c’est un peu ce qu’on lui a toujours appris et c’est plus simple ainsi. Sous ses airs légers, utilisant la période des fêtes comme prétexte pour montrer Londres sous son aspect le plus charmant, Last Christmas est une bluette dépressive qui a la politesse du sourire. Comme son personnage principal qui elle fait risette pour ne pas s’effondrer à la moindre occasion. Le changement pour elle arrivera avec son ouverture à l’autre, au moment où elle arrête de regarder son vide intérieur pour mieux le remplir de bonnes actions. Un peu guimauve ? Oui, et alors ? C’est bon comme un chocolat chaud à Noël. Surtout avec un petit morceau de George Michael en fond : « Last Chrismass, I give you my heart… »

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