Aéroports et cinéma

Silence, on vole

Un essai, L’aéroport mis en scènes, et un film prochainement en salles, Si le vent tombe, mettent en évidence la puissance évocatrice de l’aéroport au cinéma. Nous avons rencontré l’auteur du premier, Léo Soesanto, et la réalisatrice du second, Nora Martirosyan, pour évoquer avec chacun ce décor propice à tous les fantasmes.

Interviews : Paul Rothé

Temps de lecture 10 min

Alors que la crise sanitaire et les préoccupations écologiques modifient notre rapport au transport aérien, l’aéroport apparaît presque comme un vestige du monde d’avant, un décor vidé de ses figurants. Du temps de sa glorieuse effervescence, ce lieu de transit constituait déjà, avec ses arrivées, ses départs et ses dédales de couloirs, une mine d’histoires de cinéma. De la dernière scène de Casablanca, où Humphrey Bogart et Ingrid Bergman se disent adieu sur le tarmac, à The Terminal, où Tom Hanks joue le ressortissant d’un pays en guerre condamné à errer à l’aéroport de JFK, cette cinégénie empreinte de flottement et de nostalgie, mais aussi marquée par des enjeux géopolitiques, est au cœur d’un essai court mais dense, L’aéroport mis en scènes. Son auteur, le critique de cinéma Léo Soesanto, commente pour nous une sélection de ses scènes d’aéroport favorites.

Léo Soesanto

Interview

L’aéroport mis en scènes, de Léo Soesanto, 95 pages, 14 euros, aux éditions Espaces & Signes.

L’aéroport sert justement de décor à Si le vent tombe. Dans ce beau film signé Nora Martirosyan, sélectionné au Festival de Cannes et à l’ACID en 2020, et dont on attend avec impatience la sortie en salles, Grégoire Colin incarne un ingénieur français envoyé dans le Haut-Karabakh, une petite république de Transcaucasie qui fonde ses espoirs de reconnaissance sur l’homologation de son aéroport. La réalisatrice, dont c’est le premier long-métrage (et dont le court-métrage Paris-Erevan, en 2016, se déroulait dans un avion), y met en scène la  nature à la fois politique et poétique de ce lieu hautement symbolique. Et démontre que même désert, l’aéroport conserve un fort potentiel cinématographique. Elle nous parle des grands enjeux de son film.

Nora Martirosyan

Interview

Si le vent tombe, de Nora Martirosyan, prochainement en salles

Voir aussi

Disponible sur la plateforme du festival de de Gérardmer : https://online.festival-gerardmer.com/

Films
28 janvier 2021

Possessor

Critique

Avec Possessor, en compétition au Festival international du film fantastique de Gérardmer, le "fils de" Brandon Cronenberg coupe le cordon. Une œuvre haletante de bout en bout, qui marque l’éclosion…

Musée du Quai Branly - Jacques Chirac

Films
5 mai 2021

Kim O’Bomsawin, réalisatrice de Je m’appelle humain

Interview

Transmettre, faire connaître : c’est ce même désir qui anime la cinéaste Kim O’Bomsawin et la poète Innue Joséphine Bacon, figure inspirée et inspirante, sujet principal du documentaire Je m’appelle…