Kirk Douglas – Parti suivre d’autres sentiers…

Kirk Douglas, une des dernières étoiles du Hollywood de l’âge d’or,
s’est éteint à l’âge de 103 ans. Un regard pénétrant et séducteur certes,
mais surtout une fossette au menton… dissimulant un acteur mythique à l’incroyable longévité.

Par Olivier Tellier

Temps de lecture 2 min.

Né Issur Danielovitch à Amsterdam le 9 décembre 1916, dans une famille juive, celui qui deviendra plus tard le célèbre Kirk Douglas a d’abord connu une enfance assez rude, où il enchaîne divers petits travaux pour soutenir financièrement les siens. Ses parents, Bryna et Hershel ont 7 enfants, et Kirk est l’unique garçon.
Dès l’adolescence, il trouve sa voie et parvient à s’inscrire dans une université à St Lawrence pour ensuite partir à New-York où il fait ses preuves dans une école d’art dramatique. C’est à ce moment qu’il change de nom et adopte celui qu’on lui connaît aux côtés d’une certaine Betty Joan Perske, qui deviendra plus tard Lauren Bacall. C’est elle, sa partenaire de jeu, devenue célèbre grâce à son rôle face à Humphrey Bogart dans le Port de l’angoisse,  qui le soutien auprès du producteur Hal B. Wallis. Elle lui décroche alors des seconds rôles où il donne la réplique à Barbara Stanwyck, Robert Mitchum, ou Burt Lancaster (qui deviendra son meilleur ami et avec lequel il tournera une demi douzaine de films).

En 1952, après le western La captive aux yeux clairs d’Howard Hawks, il trouve chez le réalisateur Vincente Minnelli, l’occasion d’interpréter des rôles sombres et intenses, dans Les ensorcelés ou La vie Passionnée de Vincent Van Gogh (qui lui vaudrons deux nominations aux Oscars).

L’acteur est un des premiers à s’investir dans le processus de production et fonde sa propre boîte, Bryna, avec laquelle il produit Les Vikings, un film à grand spectacle, veritable blockbuster de l’époque. Indépendant, il choisit le réalisateur Stanley Kubrick pour tourner Les sentiers de la gloire, un film antimilitariste se déroulant pendant la première guerre mondiale (qui est censuré en France jusqu’en 1975) puis il récidive pour le mettre aux commandes du péplum Spartacus. Le film est un énorme succès, et son rôle de chef de la révolte des esclaves, le hisse définitivement au rang de star internationale.

C’est surtout avec ce film que l’acteur contribue à mettre fin au Maccarthysme. Dans les années 50, acteurs, réalisateurs et scénaristes accusés d’être communistes se retrouvent blacklistés et chassés des studios. En 1960, Kirk Douglas insiste pour que Dalton Trumbo, talentueux scénariste figurant sur la liste noire, écrive le film et apparaisse sous son vrai nom au générique.

Avec Spartacus, l’acteur contribue à mettre fin au maccarthisme

A la fin des années 60, sa carrière est moins flamboyante, même si on retient L’arrangement d’Elia Kazan, qui retranscrit la remise en cause des valeurs matérielles et l’avènement de la contre-culture ou Le reptile de Joseph L Mankiewicz. Il fait alors le choix de ne tourner que dans les films qui l’intéressent vraiment et c’est en 1978 qu’il franchit la porte du “Nouvel Hollywood” avec Furie de Brian De palma.
Les décennies qui suivent, il se consacre surtout à l’écriture (son autobiographie Le fils du chiffonnier connaît un succès mondial) et fait quelques apparitions notamment aux côtés de son fils devenu star, Michael Douglas, et de son petit fils, Cameron, dans Une si belle famille en 2003.

Kirk Douglas aura traversé l’âge d’or d’Hollywood, participé à son renouveau, avant d’être le spectateur de ce qu’il est devenu aujourd’hui. Olivia De Havilland, âgée de 103 ans elle aussi, demeure la dernière étoile d’une époque révolue. Encore plus forte que lui elle a même connu le Hollywood d’avant guerre puisqu’elle a joué dans Les aventures de Robin des Bois et Autant en emporte le vent.

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