Seule à mon mariage
Pamela n’en fait qu’à sa tête
Film. Présenté au Festival International du Film d’Aubagne,
le premier long-métrage de fiction de la roumaine Marta Bergman
reprend le ton intime et juste de ses documentaires. Une découverte.
Par Lisa Muratore
Temps de lecture 3 min.
La vision d’une jeune roumaine en train de partir, valise à la main, sous l’œil indifférent de ses parents, en Allemagne pour « faire boire des hommes dans des bars », inspira à la réalisatrice, le scénario de Seule à Mon Mariage. Ici, Pamela (Alina Serban) rencontre via une agence de mise en relation avec des européens Bruno (Tom Vermeir) dans l’espoir d’un mariage en Belgique. La jeune mère rom est bien décidée à quitter son village natal ainsi que sa famille.

Marta Bergman nous offre
un récit d’apprentissage
rythmé.
Une histoire classique dans laquelle la réalité est bien loin du prospectus. C’était sans compter sur l’imagination de Marta Bergman qui nous offre un récit d’apprentissage rythmé. Présentant d’abord un personnage irresponsable, menteur et immature… Avant de montrer l’audace et la vitalité avec laquelle elle va changer son destin et tisser des liens avec sa fille. Cette ambivalence déstabilise le spectateur, qui ne sait pas s’il faut détester ou aimer Pamela. C’est la force de mise en scène de Bergman.
Troublante, Pamela bouscule tout sur son passage, à commencer par la vie routinière de Bruno. Tous tombent sous son charme sans que l’on puisse vraiment expliquer pourquoi ; surement le naturel et l’humour qu’elle dégage. Elle est aussi le reflet de la communauté Rom, à qui la réalisatrice a souhaité rendre hommage. Complexe et secrète, mais riche de personnalité et de traditions.
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