Changerz

Interview du réalisateur Alix

Clip. Forme de court-métrage d’anticipationn cette création est une dystopie où la musique est interdite. Alix le réalisateur de Silence de Changerz nous raconte la genèse de son film.

Temps de lecture 3min

Par Valentine Bounaud

La musique c'est leur vie, s’imaginer ne plus en faire ou en écouter, c’est leur pire cauchemar.

Le clip commence par cette phrase :«  Dans un monde qui pourrait être le nôtre, la loi n°29-347 du 31 décembre 1984, dite “loi du silence” établit l’interdiction stricte à toute personne physique d’écouter ou de jouer tout type de musique. » Nous avons cherché si cette loi existait et on ne l’a pas trouvée…
Oui, ça existe, mais ailleurs. Sur les terres de l’État Islamique en Afghanistan ou en Syrie. Ce monde pourrait être le nôtre, un monde censuré. J’ai donc voulu mettre en scène une force de résistance… la liberté. L’idée de la brigade anti-musique me vient également de l’endroit où j’ai grandi, à la frontière entre la France et l’Italie. Je voyais passer des migrants, des personnes âgées, des enfants, des familles qui fuyaient leur pays en guerre, être malmenées par des hordes de CRS. Ce déploiement démesuré m’a marqué. Silence dénonce également une politique aux frontières dont on ne parle pas. Mais le film laisse une place à l’espoir, les deux artistes sont des super-héros bienveillants et humains qui libèrent les autres.

Comment as-tu rencontré Assaf et Elyo ?
Fan de rap et de hip-hop, j’ai réalisé Nyctophobia : Quiproquo du rappeur Gracy Hopkins (feat Josman). Un « film-concept » à la frontière entre la fiction et le clip et c’est comme ça que j’ai rencontré mes producteurs actuels chez Ubiquity films & Rhinoceros production. Puis c’est grâce à l’ingénieur du son de Changerz : Eliott alias « DJ Elite » qui est aussi le DJ de Nekfeu, que s’est fait la rencontre avec Assaf et Eyo. Il invite souvent plein d’amis et de talents chez lui, les projets éclosent assez naturellement. Assaf et Eyo avaient ce morceau Silence et cherchaient quelqu’un pour réaliser leur clip qui devait sortir deux semaines plus tard…. J’ai écouté, j’ai adoré et immédiatement j’ai imaginé une histoire avec l’idée d’une brigade anti-musique. Ce fut une évidence pour eux, la musique c’est leur vie, s’imaginer qu’un jour ils n’auraient plus le droit d’en faire, ni d’en écouter, c’est leur pire cauchemar.

Rod Paradot (César du meilleur espoir masculin en 2016 pour La tête haute d’Emmanuelle Bercot), campe un personnage rebelle, en souffrance, exclu de la société. C’était une évidence de lui proposer ?
Il connaît Assaf et Elyo et lorsque nous lui avons envoyé le projet, il m’a rappelé dans l’heure. Il était ultra emballé, la musique, l’idée, tout lui plaisait. Malgré son emploi du temps chargé au théâtre, il voulait quand même passer un casting ! Nous lui avons créé un personnage sur-mesure. Du coup il y a des similitudes entre son personnage dans La tête haute et celui-ci. Mais la scène de violence est une vraie rupture dans son jeu d’acteur. Il est incroyable.

Comment s’est passé le tournage ?
Nous n’avions que deux semaines pour tout faire : prépa, tournage et post-prod… Nous avons tourné de « grosses » journées de 16H à 5H du matin, en plein mois de février, il faisait très froid, il pleuvait. Malgré les conditions j’ai eu la chance d’avoir une équipe admirable. Le Chef opérateur, Clément Arenou, notamment.

D’où viens-tu ?
J’ai 23 ans, je suis sorti de l’école EICAR (École internationale de création audiovisuelle et de réalisation) en 2016 après trois années en réalisation spécialisée fiction. J’ai réalisé plusieurs courts-métrages, des clips et des films de mode que vous pouvez voir sur www.alix.paris ou sur mon vimeo : alloalix. Mon prochain projet est plus électro, je vais collaborer avec le groupe EX-ILE (label GUM) à l’univers très cool.

Alix c’est ton vrai nom ?
Oui c’est mon vrai prénom.

Mais c’est un prénom de fille ?
C’est un prénom épicène dont je suis très fier, comme le héros de la série de bande dessinée Alix caractérisé par son courage exemplaire.

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