Intimité
En 2000, Patrice Chéreau réalise Intimité, un quasi huis-clos sur deux inconnus qui se
retrouvent une fois par semaine pour faire l’amour. Un film au plus près des peaux,
qui questionne magnifiquement la représentation du sexe à l’écran.
Par Caroline Veunac
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Tous les mercredis, Jay (Mark Rylance), un barman londonien, ouvre la porte de son appart à une femme dont il ne connaît pas le nom, et ils baisent passionnément jusqu’à la fin de l’après-midi, sans presque rien se dire. Les corps ne sont pas parfaits, la chorégraphie du sexe non plus, et c’est sublime. Dans son huitième film, Chéreau filme le souffle et l’épiderme de ses deux corps aimantés avec une âpreté qui refuse tout autant l’approche clinique que la romantisation (un traitement qu’il applique aussi à la ville, dans les scènes d’extérieur, rugueuse et vivante). Quelque chose de chimique se joue sous nos yeux, et pourtant le titre interroge : à quel moment la pure attraction physique devient le début d’une affection, et qu’est-ce que ça implique ? Quand Jay se met à suivre sa maîtresse pour en savoir plus sur elle, le social vient se mêler de l’organique, et ce qu’il découvre met en danger l’intimité naturelle dont ils jouissaient. L’amour, le vrai, est-il infra ou intra-social ? On a encore (au moins) un mois pour méditer sur la question.
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