Summer videos part 2

Videos kills the deezers stars

Playlist. Electro, Hip Hop ou rock, notre sélection des clips les plus créatifs de l’été. 

Temps de lecture 4min

Par Sophie Castelain

 

 

 

 

 

AGAR AGAR – Sorry about the carpet

Avec « Sorry about the carpet » Le duo français Agar Agar signe une balade électro-pop mélancolique pour l’été. Deuxième extrait de The Dog & The Future (28 septembre). Antonin Peretjatko (La fille du 14 juillet, La loi de la Jungle…) réalise ce film dans lequel on retrouve son univers métaphorique. Clara et Armand campent un homme et une femme de ménage, dont la mission est d’entretenir un salon aux couleurs criardes inspirées de la BD Megg, Mogg and Owl. Ne cessant de salir encore et encore un tapis, qu’ils préfèrent remplacer plutôt que de le nettoyer… Une métaphore du couple qui se détériore ?

LENNY KRAVITZ – Low

On connait Jean-Baptiste Mondino pour ses photos de mode… Mais on a un peu oublié que dans les années 80 et 90 il était une star de la réalisation de clips. On lui doit notamment « Tandem » de Vanessa Paradis ou « Cargo de nuit » d’Axel Bauer. Mais aussi « Justify my Love » de Madonna, un tube écrit par Lenny Kravitz et « Be » du même Lenny. Ils sont restés ami et quand ce dernier lui a fait écouter son nouveau single « Low », il n’a pas su dire non ! « Je suis tombé amoureux de la chanson, du tempo, de sa voix. » Résultat, un court métrage de presque cinq minutes centré sur Kravitz batteur. En alternance avec les apparitions de la musicienne Jas, pour conceptualiser la discussion qui se joue dans la chanson ! Pour Lenny Kravitz c’est simple : « La première fois qu’il a entendu “Low”, Jean-Baptiste s’est concentré sur le tempo et l’a écouté en boucle. Il en a tiré une pièce noire, un kit de batterie noir et des vêtements noirs. Tout tournait autour du groove et de l’espace. »

CATASTROPHE – Phoenix (il y’aura un matin)

Catastrophe est un collectif d’artistes français qui vient bousculer le petit monde de la pop. Leur premier album La nuit est encore jeune est enrichi d’un livre, un double objet concept en somme. Il raconte un voyage nocturne et chaque titre correspond à un moment de la nuit, « Phoenix » représentant l’aube. Le matin n’est pas encore tout à fait là et la journée s’annonce pleine de promesses… La chanson est un puissant mélange de hip-pop, gospel, soul, slam et électro. Le clip est réalisé par Mateusz Bialecki, qui a choisi d’emmener le collectif à Bialy Bor en Pologne dans une nature lunaire. Beau et étrange, dérangeant et attirant, le film évoque la science fiction des années 80.

JUNGLE – Heavy california

Le duo Britannique a mis quatre ans pour composer son second album For ever, attendu pour le 14 septembre. Entre temps, Jungle a fait une escale californienne et s’est agrandi de cinq membres, dont Nat Zangi chorégraphe de talent. Après avoir teasé leur album avec deux clips au mois de mai, le groupe sort simultanément deux clips le même jour « Cherry » et « Heavy California » ! Réalisée par Josh Lloyd-Watson & Charlie Di Placido, « Heavy California » est tournée dans les plaines immenses de la West coast, avec pour seul autre décor un ciel bleu ! Comme d’habitude, les réalisateurs mettent en avant le mouvement et la danse. C’est le danseur Will West qui mène la danse, rejoint au fur et à mesure par plusieurs danseurs tous habillés dans des tons blanc, beige et taupe. Une ode à l’harmonie, sur un son sur vitaminé d’inspiration disco !

LORENZO ft. Vald – Bizarre

« La flemme yora jamais de feat avec vald » avait tweeté Lorenzo ! Une collaboration restée secrète jusqu’à la quasi sortie de l’album Rien à branler. Un titre où les rappeurs se moquent des journalistes et des critiques qui les disent « bizarres » « Bizarre d’être bizarre aux yeux d’ces trimards ! Sont-ils traumatisés? ». Quoi qu’il en soit les rappeurs expliquent que pendant que certains perdent leur temps à les critiquer leur influence continue de grandir « Pour les enfants dans dix ans ça sera nous le rap conscient ! »

Des paroles prises au premier degré dans les images du clip : « Un rap loin des clichés de la banlieue » et les voilà habillés en premier de la classe ou en rentiers ultra lookés qui mangent des kebabs sous cloche ! Une vidéo réalisée par Yro, membre du collectif breton de hip hop Colombine dont Lorenzo fait parti. Une chose est sûr Vald et Lorenzo se moquent de tout, même d’eux même !

ANGELE – La thune

La belge à la voix d’ange nous sert une chanson aux paroles douce-amer qui dénonce l’absurdité des comportements sur les réseaux sociaux, notamment ceux des gens qui se mettent en danger pour multiplier les « likes ». Le réalisateur Aube Perri y transcende l’univers girly de la chanteuse par de multiples références à Kill Bill, Bonnie and Clyde ou Thelma et Louise. Un road trip féminin plein d’autodérision.

POLO & PAN – La canopée

La Canopée sortie en 2016, rendait hommage aux paysages enchanteurs. Deux ans après ce premier succès, le duo Polo et Pan fait appel à Chiara Luber alias Bleu Garou (« Un beau langage » – Fishback) pour le mettre en image. Cette étudiante en graphisme spécialisée en cinéma d’animation, adepte de la sérigraphie (procédé d’impression qui utilise les pochoirs) recrée à sa façon le Jardin d’Eden. « On part de la Forêt de Sherwood, on fait une escale en Amazonie et on atterri dans la savane. » décrit le duo… Un Adam touché au premier regard par la « beauté étourdissante » d’une Eve insaisissable.

PNL – A l’amoniaque

Le duo de Corbeil-Essonnes s’est laissé un an pour accoucher de son nouveau single. « Le temps ils en font du biff » comme ils disent. Pour la vidéo de « À l’ammoniaque », les clippers habituels du duo, les frères Mess et Kamerameha ont collaboré avec le cinéaste Kim Chapiron (La Crème de la crème, Dog Pound…). Le son s’est délesté des sonorités électro, remplacé par quelques accords de guitare  mélancoliques. Dans le clip, on retrouve l’amour de PNL pour les paysages sans fin, mêlé à des allusions à leur quartier : hall d’immeuble, sous-sol, fenêtre étroite. Allégorie absurde des Tarterêts, le désert se mêle à l’océan, des animaux sauvages effrayés ou agonisants, et une solitude persistante.

THE CARTERS – Apeshit

Sorti mi-juin le clip de Beyoncé et Jay-Z comptabilise déjà 90 millions de vus. Et ce n’est même pas énorme pour une superproduction qui privatise le Louvre. Pour « Apeshit » (merdes de singe, si on comprend bien) le couple star à fait appel au réalisateur Ricky Saiz, qui avait déjà travaillé sur la vidéo« Yoncé » et qui est le co-fondateur de la marque Suprême. Beyoncé et Jay-Z sont allé chercher les blockbusters du musée, dont Le Radeau de la méduse de Théodore Géricault, fervent militant anti-esclavage. Ici, le seul homme noir du tableau porte l’espoir, il agite son mouchoir pour attirer le bateau qui viendra sauver les survivants. On note aussi Le sacre de Napoléon de Jacques Louis-Davis, qui montre un couple qui se couronne lui-même. Subtil clin d’œil aux Carter « self made couple » qui côtoient les puissants de ce monde.

JAIN – Alright

Tout va bien cet été avec Jain ! La toulousaine annonce son prochain album Souldier (24 août) avec le solaire « Alright! » Pour le clip, elle a à nouveau fait appel au duo strasbourgeois Greg&Lio, qui avait déjà réalisé « Dynabeat », « Come » et « Makeba » nommé aux Grammy Awards de la meilleure vidéo. Qui dit nouvel album, dit nouvel identité ! Exit les robes blanches et noires d’écolière à col claudine. La chanteuse apparaît avec un look plus androgyne en combinaison bleu roi.  Entourée de filles qui se révèlent dans des activités « réservées aux garçons » : motarde, skateuse, cascadeuse automobile, traceuse (pratiquante de parkour) ! « Alright » est une chanson sur l’indépendance : « OK, je me suis fait larguer, je suis triste, mais j’ai de quoi m’occuper, de quoi continuer ma route même si je suis triste et que celui que j’aime n’est plus là. Ce qui compte, c’est suivre sa passion ! » Summer mantra…

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