Rosalía

Flamenc-hop

Clip. Catalane de 25 ans, Rosalía est un phénomène en Espagne. Sa musique entre flamenco et hip hop est mise en scène dans des clips résolument urbains. Alors que son album El Mal Querer sort le 2 novembre, coup de projecteur sur la Beyoncé Espagnole.

Temps de lecture 3min

 Par Sophie Castelain

Le New York Times, Les Inrocks, Pitchfork, Clique, Cheek, etc. Ils s’enthousiasment tous pour Rosalía. La jeune chanteuse espagnole a su adapter avec audace les sonorités du flamenco aux goûts du public actuel. Le single « Malamente » sortie en mai, est déjà disque de platine. Et est annoncé comme le chapitre 1 (Augurio : mauvais présage) de son second album El Mal querer (le 2 novembre)

Sa performance scénique accompagnée de huit danseuses au Sónar festival de Barcelone lui a valu le surnom de Beyoncé espagnole.

Il est produit par El Guincho, DJ electro qui ajoute des sonorités plus modernes et trap à sa base traditionnelle. Son clip transpose les symboles de l’Espagne. Le taureau devient une moto, la lévitation divine un élévateur et le chapeau pointu blanc des flagellants se colore en violet symbole de la spiritualité et de la jalousie : « Malamente », signifie mauvais esprit… Le collectif barcelonais Canada a réalisé ce clip et celui du single précédent « Aunque es de noche ».

Les millennials peuvent facilement s’identifier au look street-chic travaillé et très « instagrammable » de la chanteuse. Et Rosalía a une communication ultra maitrisée, chaque sortie de vidéos clip et précédées de nombreux teasings sur les réseaux sociaux. Sa performance scénique accompagnée de huit danseuses au Sónar festival de Barcelone lui a valu le surnom de « Beyoncé espagnole ». Mais sa passion du Flamenco est bien réelle. La catalane a découvert la culture gitane à 13 ans, la première fois qu’elle entend la voix de Camarón de la Isla et décide de pratiquer cette danse traditionnelle avec assiduité. Son premier album Los Angeles ne contenait pas d’autre instrument que sa voix, des guitares et les fameuses Palmas (claquement de mains typiques du flamenco).

En y ajoutant des sonorités plus urbaines Rosalía s’est attiré les critiques des puristes. Mais l’artiste affirme qu’elle ne fait que reproduire ce qu’avait fait son idole Camarónde la Isla en 1979. Mêlant le flamenco au rock à grand renfort de guitares électriques sur La leyenda del tiempo. Ajoutons que Pedro Almodovar a offert un rôle à Rosalía dans son prochain film Douleur et Gloire avec Penelope Cruz et Javier Barden. De quoi faire d’elle un symbole espagnol.

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