On the Verge sur Canal+

Trois séries à voir (ou revoir) avec On the Verge

Deux mois après la sortie de son dernier film, My Zoe, Julie Delpy revient dans l’actu avec une série, On the Verge. Diffusée sur Canal+ à partir du 6 septembre, cette dramédie angelena met en scène les tribulations de quatre amies à l’approche de la cinquantaine. On vous propose trois séries cousines pour accompagner votre séance.

6 septembre 2021
Temps de lecture 5 min

Sex and the City (1998-2004)

Même si sa créatrice s’en défend (« il n’y a pas vraiment de séries sur les femmes que j’aime »), On the Verge, première co-production entre Canal+ et Netflix, évoque immanquablement la reine-mère des séries de copines. Et ce dès les premières secondes : la voix off de l’héroïne, Justine (Julie Delpy), nous alpague alors qu’elle pianote sur son ordinateur, à la manière de Carrie Bradshaw dans Sex and the City. Quatre amies complices et solidaires, des personnages masculins secondaires et ballots, un mot coquin dans le titre, une grande mégalopole pour arène-carte postale (Los Angeles a remplacé Manhattan)… Julie Delpy brode sur la matrice du classique des années 2000 pour faire une proposition plus en phase avec son époque. Les trentenaires célibataires et surlookées de Sex and the City, ou régnait un reste de bling années 80, font ici place à des quadras-presque quinquas bobo, aux prises avec des préoccupations qui n’effleuraient qu’à la marge la bande à Bradshaw, plus occupée à multiplier les expériences sexuelles : le travail, la vie conjugale et domestique, la maternité, et comment concilier tout ça quand la société vous fait lourdement comprendre, parce que vous êtes une femme, que vous avez une date de péremption. À voir en double programme pour constater l’évolution des mœurs… et se préparer à l’arrivée du reboot de Sex and the City, And Just Like that…, attendu dans le courant de l’année.

Men of a certain age (2009-2011)

Passée sous le radar en 2009, le temps de deux petites saisons, cette série créée par le comique américain Ray Romano se penchait sur les affres de la maturité, côté messieurs. L’histoire d’un trio de potes (Romano, flanqué d’Andre Braugher et de Scott Bakula) également basé dans la cité des anges, qui allaient courir ensemble dans les canyons pour combattre l’effet de la gravité sur leurs poignées d’amour et ruminer sur leurs divorces, leurs problèmes de santé, leurs rêves perdus et leurs angoisses existentielles. On ignore si Julie Delpy a vu cette jolie série oubliée, mais On the Verge, par son décor et son ton, rappelle parfois la tristesse ensoleillée que dégageait Men of a certain age. Deux séries à voir ensemble pour mesurer les différences entre hommes et femmes face au blues de la cinquantaine, cet âge charnière assez peu représenté à l’écran. « On trouve pas mal de choses sur des femmes plus jeunes ou plus âgées, fait remarquer Delpy. Mais 45-50 ans, c’est un angle mort. Comme si on ne savait pas ce qui se passe entre 45 et 70 ans ! »

Curb your enthusiasm (2000-)

Cette influence-là, elle la revendique : Julie Delpy est une grande fan de Curb et ça se voit (un peu) dans On the Verge. Moins rigoureuse que le génial Larry David quand il s’agit d’ourdir de diaboliques engrenages de malaise social à partir de micro-évènements du quotidien, la scénariste déploie un charme plus foutraque, déjà à l’œuvre dans les savoureux Two Days (in Paris puis in New York), ses films des années 2000. Elle admet elle-même : « Curb c’est beaucoup plus méchant, il n’y a pas d’enfant. » Mais on retrouve tout de même dans sa série un autoportrait en bourgeoise insatisfaite et une satire des hypocrisies de la classe moyenne + de Los Angeles (entre restos branchés et sentiment de culpabilité face à la prolifération des SDF dans le quartier de Venice Beach, où vivent Justine et ses amies), qui injectent dans la comédie une certaine dose d’inconfort, un fond de misanthropie que Larry David ne renierait pas. Et comme la saison 11 de Curb est annoncée en octobre, vous allez pouvoir enchaîner les deux !

On The Verge est diffusée à partir du 6 septembre sur Canal+