Le Chant du Loup

Les Sons marins

Film. Plongé à bord d’un sous-marin nucléaire, le premier long métrage d’Antonin Baudry est un film d’action hors norme au casting remarquable.

Temps de lecture 3min

Par Tess Volet

Battements du cœur, bruits de pas, sons corporels, rien ne lui échappe… Chanteraide (François Civil vu dans Dix pour Cent) à l’Oreille d’Or. Il officie sur un sous-marin français lors d’une crise diplomatique gravissime. Le film d’Antonin Baudry (scénarisé Quai D’Orsay de Bertrand Tavernier en 2013) nous plonge dans le quotidien des équipages du Titane, sous-marin nucléaire d’attaque commandé par D’Orsy (Omar Sy), et de l’Effroyable, sous-marin nucléaire lanceur d’engins chapeauté par Grandchamp (Reda Kateb). Alors que Mathieu Kassovitz campe l’amiral de cette flotte, complétant un casting cinq étoiles aussi inattendu que solide.

Un récit centré sur la quête des sons

Isolés du monde, les sous-mariniers sont face à un choix cornélien : vecteur de la dissuasion nucléaire par laquelle l’humanité peut s’auto-détruire, ils sont également les seuls à pouvoir la sauver de cette menace.

Le récit est centré sur la quête des sons : un coup de palme, une ouverture de compartiment ou le fameux « Chant du Loup » : c’est à dire le bruit d’un sonar qui repère la position de votre sous-marin, annonçant le début de la fin. Le visage de Chanteraide lorsqu’il se concentre sur ce qu’il entend dans son casque fait ressentir au spectateur la pression qu’il subit et l’importance de son rôle. Alors que la musique du film (produite au prestigieux Skywalker Ranch) se révèle être un personnage à part entière. Et renforce le contraste visuel saisissant entre l’immensité des fonds marins et l’étroitesse des coursives, dans lesquelles sont confinés les personnages. Aux antipodes des conventions hollywoodiennes (À la poursuite d’Octobre rouge, U-571…), et bien plus réussit que le larmoyant Kursk (2017) de Thomas Vinterberg, Le Chant du Loup est un film prenant, angoissant et réaliste. Plongez !

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