High Flying Birds

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Film. Steven Soderbergh, est de retour avec High Flying Birds, un film sur le basket professionnel qui s’inscrit dans un partenariat à long terme avec la plateforme. Explications.

Temps de lecture 3min

Par Quentin Moyon

En 2011 cette grève des joueurs de basket mécontents du partage des bénéfices de la ligue a retardé de cinq semaines le début du championnat. High Flying Birds se déroule au moment de ce Lock-Out et décrit le monde complexe des coulisses de la NBA. Un film dans lequel il est question d’argent et de pouvoir : « le jeu au-dessus du jeu ».Il met à nu les complexités du sport business avec intelligence et lucidité. L’œil du cinéaste n’est pas juge mais témoin. Une œuvre au réalisme prégnant d’autant plus qu’il fait intervenir plusieurs joueurs NBA, entrecoupant la fiction d’un vrai regard documentaire.Car ce nouveau long métrage Netflix est signé par Steven Soderbergh, un cinéaste paradoxal, Janus de la pelloche capable de proposer des films d’auteur comme Sexe, Mensonges et Vidéo (1989) qui fit de lui le plus jeune cinéaste, à obtenir la Palme d’Or du Festival de Cannes (Sorry Xavier Dolan). Mais également de mener à bien des blockbusters brillants comme la trilogie des Ocean’s.

nouveau long métrage Netflix est signé par Steven Soderbergh

Un cinéaste insatiable
En 2013, il avait pris sa retraite à 50 ans après 25 films… Le dernier étant le thriller Effets Secondaires avec Rooney Mara et Judd Law. Courte retraite puisque dès l’année suivante il réalise tous les épisodes des deux saisons de la série médicale ultra gore The Knick (Cinemax/OCS). Et qu’il est revenu au long métrage dès 2017 avec Logan Lucky. Soit en moins de temps qu’il n’en faut à la plupart des cinéastes entre deux projets. Un gros film de casse est aux antipodes de son projet suivant, selon cette alternance qu’il a toujours pratiqué.

Paranoïa nous plonge au cœur d’une institution psychiatrique dans laquelle une femme ne cesse d’être confrontée à son harceleur, du moins c’est ce qu’elle croit. Un film tourné à l’aide de smartphones comme High Flying Birds, mais sorti lui en salle. Sa nouvelle philosophie pouvant se résumer à « Get a script and an iphone and start shooting. Seriously. »

Il a également dégainé Mosaic, une mini-série estampillée HBO. Un thriller palpitant à la recherche du meurtrier de Olivia Lake (interprétée par l’icône du genre : Sharon Stone) diffusé par le biais d’une application mobile sur laquelle il était possible pour le spectateur de choisir l’ordre des séquences à visionner.

Un cinéaste fait pour Netflix
Certes Jean-Luc Godard continue à innover et à développer les potentialités créatrices du cinéma mais son travail reste assez hermétique au public. Avec Steven Soderbergh, on a à faire à un cinéaste qui ne cesse de proposer de nouvelles manières de filmer mais aussi de voir et de réceptionner une œuvre cinématographique, tout en donnant à voir des produits grands publics efficaces. High Flying Birds s’inscrit pleinement dans cette démarche. Smartphone à la main, Steven Soderbergh sait rendre accessible l’univers tentaculaire du sport business.

Sa vitesse d’exécution et sa volonté d’innover s’accommodent très bien d’une plateforme comme Netflix qui modifie radicalement les processus de production et de réception. En 2017, il a produit pour elle la mini-série western Godless, et son prochain projet The Laudromat, qui traitera du scandale des Panama Papers, est attendu, toujours sur Netflix, dès cette année.

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