Emmy Award 2018

Mrs Maisel et les séries dans le rétro

Séries. Que valent les Emmy 2018, et surtout la série The Marvoulous Mrs Maisel grande gagnante d’une cérémonie placée sous le signe de la nostalgie ?

Temps de lecture 3min

Par Jacques Braunstein et Sophie Castelain

Les Emmy Awards, décernés par les professionnels de la télévision américaine en septembre ne sont souvent qu’une chambre d’enregistrement des audaces des Golden Globes (remis en mars par les correspondants étrangers à Hollywood).

Cette année, ils ont récompensé Game of Throne (7 statuettes), comme si l’académie était déjà nostalgique de la grande série qui prend fin l’an prochain.

Hommage à la nostalgie des années retro

Parmi les miniséries récompensées, se démarque la deuxième saison d’American Crime Story : The Assassination of Gianni Versace (3 statuettes), qui marquait les 20 ans de la mort du créateur. Les amoureux des années 90, vont adorer suivre Andrew Cunanan dans sa folie narcissique et meurtrière à travers les Etats-Unis. Darren Criss, repéré dans la série Glee, remporte l’Awards du meilleur acteur dans une mini-série. La réalisation qui n’hésite pas à jouer sur le kitsh et le bling qui caractérise le style Versace de Gianni, en saturant les couleurs et en reconstituant le luxe clinquant du Miami des nineties, permet à Ryan Murphy de remporter l’Emmy de la meilleure réalisation.

Dans le même genre, Henry Winkler à obtenu pour son rôle dans Barry, un Emmy du meilleur acteur dans un second rôle dans une série comique (les intitulés de prix sont toujours un poème). C’est touchant, mais pas vraiment nouveau, de constater que le Fonzie de Happy Days – Les jours heureux est un bon acteur. Nostalgiques des années 70 (où 50 au choix) ?

Alors que l’Emmy du meilleur scénario pour une mini-série revient à « USS Callister » tiré de la quatrième saison de Black Mirror. Une chouette réinterprétation du Star Trek originels. Nostalgie des années 60 ?

Mais la nouveauté, c’est la meilleure série comique avec La Fabuleuse Mrs Maisel* (8 statuettes), sur laquelle on s’est précipité le soir même. Une série qui n’est pas moins nostalgique puisque situées en 1958. Elle s’attache à mère au foyer juive de l’Upper West Side, qui suite à son divorce se découvre un talent pour le Stand Up.

La comédienne Rachel Brosnahan est formidable, les sketchs sont souvent drôles, la reconstitution de New York semble disposer de moyens trois fois plus important que celle de Mad Men — et notamment lorsqu’elle se concentre sur les clubs de Greenwich Village période Hispter, ceux de Allan Ginsberg pas de la marque Supreme. Mais la machine à remonter le temps tourne en boucle : chaque scène est censée monter et démontrer l’oppression des femmes dans la société patriarcale de l’après-guerre. Un souci de coller à la tendance #MeToo tellement appuyée, qu’on se prend à bailler en attendant que Midge Maisel balance un tas de grossièretés pour détendre l’atmosphère.

Sur le même thème de la domination masculine, The Handmaide’s Tale, série originale et futuriste couronné par 5 Emmys l’année dernière, proposait un regard autrement plus corrosif et nouveau.

*diffusé par Amazon Prime Vidéo (2 saisons)

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