El Angel

La beauté du mal(e)

Film. Le magnétique Lorenzo Ferro incarne Carlitos, tueur en série et ange maléfique qui secoua l’Argentine des années 70. Diablement bon !

Temps de lecture 2min

Par Franck Lebraly

« Le monde appartient aux voleurs et aux artistes », cette punchline tirée du film pourrait résumer ce petit bijou argentin. Le réalisateur Luis Ortega raconte un fait divers qui ébranla son pays en 71. L’Ange est produit par Almodovar, et on comprend pourquoi : Carlitos, gueule d’ange androgyne, est un lycéen de 17 ans qui commet les pires méfaits : vols, braquages, meurtres… Quand il rencontre le ténébreux Ramon, ils poussent les portes de l’enfer sur fond de rock hispano endiablé.

Le monde appartient aux voleurs et aux artistes

Malgré sa violence, L’Ange renouvelle le paysage des films de gangster. La lumière, le soleil, la musique et toute son esthétique font de lui un pure produit pop. Servi par le physique fou de Lorenzo Ferro, ange ou diablesse, tueur sans état d’âme, voleur et joueur, mais perturbé par ses penchants sexuels. Dans la réalité, le véritable Carlos « Carlitos » Robledo Puch condamné à perpétuité, clame haut et fort son attirance pour les femmes et accepte mal sa transposition à l’écran.

Atout narratif, la relation ambiguë entre Carlos et Ramon, incarné par Chino Darin (le fils de la star Ricardo Darin), sans être à proprement parler une romance, offre un couple de gangsters à mi-chemin entre Sailor & Lula et Freddie Mercury & Ziggy Stardust. Les scènes de violence sont sidérantes, presque drôles, délicieusement clichées mais jouissives (comme les sœurs jumelles derrières leurs mâles à moto) et on a hâte de revoir ces deux jeunes acteurs dans ce cinéma argentin en perpétuel renouveau.

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