Les vacances de monsieur Hulot
En 1953, Jacques Tati propose une vision burlesque de cette période estivale où les Français
prennent les routes pour rejoindre les plages et le soleil. Du ciel bleu en noir et blanc certes,
mais de drôles de vacances comme on en rêve plus que jamais.
Par Olivier Tellier
Temps de lecture 1 min
Allure élancée, démarche maladroite à contre-temps, chapeau difforme, pantalon trop court et pipe au bec, Monsieur Hulot fait ici son entrée dans l’œuvre de Jacques Tati. Six ans après Jour de Fête, qui a introduit le burlesque et le comique de geste dans le cinéma français d’après-guerre, le réalisateur interprète pour la première fois ce personnage excentrique et gaffeur, héros muet au temps du parlant, qu’on retrouvera ensuite dans Mon Oncle (1958), Playtime (1967) et Trafic (1971). Lorsque Monsieur Hulot débarque avec sa bruyante et cartoonesque voiture dans une petite station balnéaire de Loire-Atlantique, les pensionnaires de l’hôtel sont vite décontenancés par son aptitude à la maladresse. Tati croque avec poésie une France qui commence à peine à connaître les joies des congés payés et des plaisirs ensablés. Rien de plus savoureux que d’observer la finesse des gags, rythmés par les joyeuses notes d’Alain Romans et les doux sons du sac et ressac de la mer sur une plage remplie de cris d’enfants. Si ce n’était pas si drôle, on en pleurerait.
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