Nightclubbing

Une jeunesse dorée

Film. Evocation de l’âge d’or du palace par une de ses égéries, Une jeunesse dorée d’Eva Ionesco est un grand voyage vers la nuit. Interview.

Temps de lecture 2min

Par Jacques Braunstein

Découverte enfant dans la sulfureuse photo de sa mère (un épisode sur lequel elle est revenu dans le premier film qu’elle a réalisé My Little Princess, 2011) elle a ensuite, adolescente, vécue les folles années du Palace qu’elle raconte dans son nouveau film Une jeunesse dorée. Mais la vie de Eva Ionesco ne se résume pas à ces aventures nocturnes ; comédienne de théâtre, elle a joué pour Patrice Chéreau ou Luc Bondy ; actrice, elle est apparue dans une soixantaine de films et a écrit le roman Innocente (Grasset) qui revenait sur sa jeunesse.

“Véritable plongée dans les nuits du Palace, Une jeunesse dorée est un voyage dans le temps vers une époque aussi punk que disco”

Son film, elle l’a co-écrit avec Simon Liberati (Anthologie des apparitions) qui est devenu son mari. À la description minutieuse des soirées du Palace, ils ont ajouté une intrigue dans la lignée des Liaisons Dangereuses. Un couple de jeunes noctambules (Galatéa Bellugi dont la ressemblance avec Eva Ionesco jeune est frappante, et son fils le comédien Lukas Ionesco vu dans The Smell of Us de Larry Clark) rencontre un couple de riches dilettantes à la séduction vénéneuse, campés par Melvil Poupaud et Isabelle Huppert. On note également parmi les seconds rôles marquants Alain-Fabien Delon, sosie effarent de son père dont la réalisatrice a apprécié le côté strict et vaguement antipathique en phase avec la fin des années 70 qu’elle décrit et aux antipodes du « cool » des acteurs actuels.

Véritable plongée dans les nuits du Palace, Une jeunesse dorée est un voyage dans le temps vers une époque aussi punk que disco, où l’on faisait la fête convaincus qu’on allait mourir bientôt. Fort heureusement, Eva Ionesco n’est pas morte et elle était la mieux placée pour nous la raconter.

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