The Place

Le lieu du choix

Film. Nommé six fois aux David di Donatello Awards 2018 (équivalent des Césars Italiens) le second film de Paolo Genovese est un conte moral à la limite du fantastique dans le huits-clos d’un café. Envoûtant !

Temps de lecture 2min

Par Tess Volet

Dix personnes rendent visite à un homme mystérieux assis à une table de café. En échange de défis à relever, cet homme muni d’un agenda imposant, réalise leurs vœux les plus chers. Fantasmes impossibles à réaliser, paradoxaux, voire absurdes impliquant souvent un dilemme moral. Le huit-clos contraint le spectateur à s’imprégner de l’histoire de chaque protagoniste, sans répit. Défi honorablement relevé. Les premiers plans laissent entrevoir les émotions se dessiner sur les visages des personnages. Double enfermement puisque, exceptés quelques mouvements corporels, l’objectif reste focalisé sur ces expressions faciales. On devine leur lutte, leur choix entre le bien et le mal face au regard impavide de l’intriguant Valerio Mastandrea.

Le huit-clos contraint le spectateur à s’imprégner de l'histoire de chaque protagoniste, sans répit

Alors qu’il aurait pu basculer dans un climat grisâtre, le récit parsemé d’humour est servi par une colorimétrie douce et des dialogues pudiques qui rendent chaleureuse l’ambiance du lieu. Ce café du coin universel. On ne connaît ni le prénom, ni l’âge, ni le passé de l’homme à l’agenda usé. Mais au fur et à mesure de l’intrigue, son identité se précise sans perdre sa part de mystère : est-ce un ange, le Diable ou le monstre qui se trouve en chacun de nous ? Le réalisateur Paolo Genovese ne répond pas vraiment à la question et fait douter le spectateur de sa propre morale. Les questionnements éthiques des personnages successifs incitant humblement à l’introspection.

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