Sophia Antipolis

Sous le soleil

Film. Polar arty tressé de film social et de mysticisme, Sophia Antipolis est un objet étrange qui ressemble a Virgil Vernier son réalisateur esthète. Interview.

Temps de lecture 2min

Par Jacky Goldberg

Orléans, Mercurials*, Sophia Antipolis aujourd’hui, les films de Virgil Vernier portent souvent des noms de lieux. Comme si pour lui le but du cinéma était de cartographier notre monde. Houellebecq, qu’il n’aime pas beaucoup, documente l’extension du domaine du banal.

Sophia Antipolis est le résultat de 4 ans de travail entre documentaire et ethnologie

Vernier veut, au contraire, faire surgir les « totems de notre modernité » à côte desquels nous passons sans les voir. A 42 ans, il a déjà réalisé 8 courts métrages et 6 longs, pas mal pour un étudiant des Beaux Art, élève de Christian Boltanski, arrivé au cinéma un peu par hasard.

Sophia Antipolis est le résultat de 4 ans de travail entre documentaire et ethnologie qui lui ont permis de sélectionner et d’entrelacer des faits divers s’étant produits sur la Côte d’Azur. Non loin de Sophia Antipolis, cette technopole rassemblant des entreprises de haute technologie dans une sorte de zone grise au nom de cité grecque. « La ville de la non-sagesse » si on en fait la traduction au marteau. Solitude, violence, pyromanie, secte, milice, chirurgie esthétique, le film transforme l’inventaire de nos névroses en étrange mythe contemporain. Le film a reçu le grand prix du Festival de San Sebastian avant d’être projeté au festival de Bordeaux où nous avons rencontré Virgil Vernier.

 

*Tours jumelles de Bagnolet

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