Roulez Jeunesse

Looking for Eric

Film. Roulez Jeunesse sera-t-il le Tchao Pantin d’Éric Judor ? Oui, car le film nous fait découvrir ses capacités d’acteur dramatique. Mais non, parce que ça reste une comédie. Et que, comme il nous l’explique, les films dramatiques l’ennuient. Interview. 

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Par Théo Ribeton

Il était le seul humoriste de sa génération à n’avoir jamais cédé aux sirènes du virage drama et à s’en être toujours tenu à la rigolade, avec même une fâcheuse tendance à se moquer de ses camarades passés, eux, du côté sérieux de la barrière. Par ailleurs, et c’est quand même ironique, il était aussi devenu le chouchou des intellos, des bizarreries arty de Quentin Dupieux (trois films ensemble : SteakWrong et Wrong Cops) à la couverture des Cahiers du cinéma (qui avaient craqué sur sa série Platane).

“vous en voulez du Tchao Pantin ? Vous en aurez. Dans Roulez jeunesse”

Alors quitte à ce que l’on tienne à ce point à le prendre au sérieux, Judor se retrousse aujourd’hui les manches : vous en voulez du Tchao Pantin ? Vous en aurez. Dans Roulez jeunesse, il est un fils mal-aimé, englué dans sa post-adolescence, pataugeant dans un océan d’irresponsabilité en attendant que sa maman autoritaire lui cède les rênes de l’entreprise familiale de dépannage automobile. Mais un matin, une conquête d’un soir lui laisse sur les bras ses trois mômes avant de disparaître, et vlan le réel dans la figure, les foyers d’accueil, la mère toxico, les vies foutues des laissés pour compte. Alors bien sûr, c’est plus compliqué que ça : le film est une dramédie et Judor y est souvent hilarant. Mais il s’aventure aussi dans des répertoires à fort quotient émotionnel, où l’on ne l’avait franchement jamais vu. Une nouvelle corde à son arc : ça peut toujours dépanner.

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