Leto

Twist Again A Moscou

Film. Acclamé à Cannes, Leto raconte la naissance du rock dans l’URSS des années 80. Alors que son réalisateur Kirill Serebrennikov est toujours retenu prisonnier à Moscou, retrouvez notre interview de ses interprètes Teo Yoo, Irina Starshenbaum et Roman Bilyk sur la Croisette.

Temps de lecture 3min

Par Valentine Bounaud

Leto est un film libre et bordélique qui raconte les débuts du rock en Union Soviétique… Entre biopic de Viktor Tsoï, rocker russo-coréen mort à 28 ans en 1990, et histoire d’amour, le film évoque le ménage à trois qu’il formait avec Natacha et Mike Naoumenko, autres pionniers du rythme binaire de l’autre côté du rideau de fer.

Long-métrage impressionniste et grinçant il est filmé dans un noir et blanc zébré de lettrages et d’explosions de couleurs qui évoque le meilleur des clips des années 80. Folk parfois, punk souvent (les différentes vagues de musique débarquant un peu dans le désordre en URSS), Leto (L’Été) était le favori pour la Palme d’Or de nombreux festivaliers français.

“Assigné à résidence depuis le printemps dernier, le réalisateur n’a pas pu venir en France défendre son film”

Faisant  l’unanimité du Monde, des Inrockuptibles, de Télérama et même du Figaro… Mais il a finalement du se contenter du pas tout à fait officiel prix Cannes Soundtrack de la meilleur musique originale. Remis à German Osipov et Roman Bilyk qui joue également Mike. L’évanescente Irina Starshenbaum campe Natacha et l’acteur germano-coréen Teo Yoo compose un Viktor Tsoï fragile et habité…

Nous les avons interviewé sous le soleil de la Croisette en l’absence du réalisateur Kirill Serebrennikov. Assigné à résidence depuis le printemps dernier, il n’a pas pu venir en France défendre son film. Le cinéaste, et metteur en scène de théâtre, est depuis passé en procès au mois de novembre. Accusé de détournement de fond alors qu’il montait des centaines de spectacle à travers la Russie au début des années 2010. Comme une mise en abyme de l’histoire de son film qui démontre que le Kremlin a toujours aussi peur de la pop culture russe.

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