How To Talk To Girls At Parties

John Cameron Mitchell nous donne la réponse

Film. Sensation hors compétition à Cannes l’an passé, How To Talk To Girls At Parties de John Cameron Mitchell a fait l’ouverture du Champs-Élysées Film Festival 2018. Nous avons rencontré le réalisateur à cette occasion. 

Temps de lecture 3min

Par Jacky Goldberg

Depuis 2010 et le beau Rabbit Hole, on avait perdu trace de John Cameron Mitchell. Il revient aujourd’hui avec How To Talk To Girls At Parties adapté d’une nouvelle de Neil Gaiman (gourou geek britannique, auteur de romans et BD comme Sandman ou Stardust). Une histoire d’amour contrariée, un Roméo et Juliette entre un punk (Alex Sharp) et une alien (Elle Fanning), dans les faubourg prolos de Londres.

“Une histoire à la Roméo et Juliette entre un punk et une alien à Londres.”

Le film se déroule en 1977 alors que sortent Never Mind the Bollocks des Sex Pistols et The Clash, du groupe éponyme. C’est à cette énergie là, couplée à celle d’une science-fiction délurée (à base de latex, de chakras, et d’étranges pratiques sexuelles), qu’a voulu se brancher John Cameron Mitchell. Comme dans ses films cultes Hedwig and the Angry Inch et Shortbus, la musique, la sexualité et la quête d’identité sont liées, comme trois pointes d’un triangle qui s’alimentent les unes les autres. Mais dans How To Talk To Girls At Parties, une nouvelle croyance prend racine tout au long du film pour y éclore à la fin. Le film est baigné d’une sorte de bouddhisme spatial incarné par la grande prêtresse alien Queen Boadicea (campé par une Nicole Kidman démoniaque). Son mantra : « evolve or die », « évolue ou meurs » en français. Cette évolution indispensable est symbolisée par l’amour entre Enn et Zan, dont l’union formera le chakra manquant, celui du cœur, clef de l’élévation. Déphasé, drôle et touchant, How To Talk To Girls At Parties apparaît alors comme un conte expérimental punk dont l’excentricité est à la hauteur de sa lucidité.

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