Diamantino
Complètement Foot
Film. Une fable foutraque sur le populisme et le football qui se moque de Cristiano Ronaldo, Diamantino l’OVNI portugais primé à Cannes.
Temps de lecture 3min
Par Valentine Bounaud
Diamantino est un joueur de football portugais. Une idole nationale, un attaquant de premier plan qui n’est pas sans rappeler Cristiano Ronaldo jusque dans sa coupe de cheveux et ses boucles d’oreilles. Mais la comparaison s’arrête là, du moins on l’espère pour la star de la Juventus de Turin.
“Un conte qui se confronte à l’époque, du culte du corps à la question du genre, en passant par la monté du populisme.”
Diamantino (Carloto Cotta) a l’intelligence et l’imagination d’un enfant de huit ans et c’est parce qu’il voit des petits chiens nimbés de fumée rose sur le terrain qui lui indiquent où envoyer le ballon qu’il marque des buts.
Quand son père meure, ses visions disparaissent et il découvre le monde qui l’entoure. Le gouvernement d’extrême-droite qui veut recueillir son ADN pour créer une race de surhommes, les souffrances des migrants… Il décide d’en adopter un, sans savoir que c’est en fait une journaliste d’investigation travestie qui veut enquêter sur les détournements de fonds auxquelles ont recours ses sœurs manipulatrices pour frauder le fisc.
Bref, Diamantino est un conte un peu foutraque qui se confronte à l’époque, du culte du corps à la question du genre, en passant par la monté du populisme. Ce film, co-réalisé par le portugais Gabriel Abrantes et l’américain Daniel Schmidt, est inégal… L’image un peu fauchée évoque souvent un téléfilm. Et ne parlons pas des effets spéciaux qui sont au minium vintage, l’essentiel du budget étant passé dans la location d’une Lamborghini jaune et d’un manoir au mauvais goût achevé. Mais ça n’a pas empêché le film de recevoir le Grand Prix de la Semaine de la critique à Cannes en 2018. Ses petits chiens décrochent une mention spéciale à la Dog Palm. Diamantino séduit (et fait souvent rire aux éclats) par son propos subversif et grinçant qui embrasse les grands thèmes de notre temps. Rappelant que le plus important pour un film c’est d’avoir quelque chose à dire !
