Winter trailers

L’hiver peut venir

Une Affaire de famille, Palme d’Or 2018 et les prochains films de Louis Garrel, Keira Knightley ou Matthew McConaughuey… Le meilleur des bandes-annonces de l’hiver.

Temps de lecture 5min

Par Sophie Castelain et Jacques Braunstein

 

 

 

 

Une Affaire de famille (12 décembre)

Osamu vole à l’étalage avec son fils Shota, en rentrant chez eux, ils recueillent une fillette de cinq ans négligée par des parents violents. On découvre avec les yeux de l’enfant cette famille bizarre, entassée dans une maison minuscule. Tel est le pitch d’Une affaire de famille, treizième film du réalisateur japonais Kore-Eda Hirakazu, qui a remporté la Palme d’Or du dernier Festival de Cannes. Sur le papier, ce film pourrait ressembler à de nombreux films sociaux européens (d’Affreux, Sale et Méchant à Rosetta). Mais, ici, on sent que l’amour circule. Nobuya, la mère, travaille dans une blanchisserie, sa demi-sœur s’exhibe dans un peep-show déguisée en collégienne, et la grand-mère à qui appartient la maison touche une petite pension… Même si on sent bien que les liens du sang que ces personnages affichent sont des faux-semblants, et que tout le monde arnaque un peu tout le monde, cette famille est un cocoon qui échappe à violence sociale extérieure. La société japonaise, froide et hiérarchisée, qui a choisie d’ignorer cette famille drôle et attachante à laquelle le réalisateur de Nobody Knows décide de rendre son humanité. Notons qu’il existe une autre bande annonce plus conforme au rythme du cinéma de Kore-Eda.

The Happy Prince (le 19 décembre)

Dandy et militant homosexuel, Rupert Everett à été découvert dans le très british Another Country en 1984 avant de faire une seconde carrière à Hollywood (Le mariage de ma meilleure amie). Francophile ayant beaucoup vécu et tourné à Paris (Prêt-à-Porter, People…), il était donc la personne idéal pour incarner Oscar Wilde à la fin de sa vie, de sa condamnation aux travaux forcés pour homosexualité à sa mort à l’Hôtel, rue des Beaux-Arts. L’acteur en profite pour signer sa première réalisation, saluée comme un chef d’œuvre par The Times outre-manche.

The Bookshop (le 19 décembre)

Après-guerre dans un village d’Angleterre, une veuve décide d’investir dans une vielle bâtisse pour la transformer en librairie. Elle mettra en rogne les élites de la région en bouleversant la vie locale. Adapté par la réalisatrice espagnole Isabel Croixet du roman écrit par Penelope Fitzgerald en 1978, le film a été récompensé par plusieurs Goya (les Césars espagnols) : Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleure adaptation… The Bookshop est un cri d’amour à la lecture et à la volonté.

Maya (19 décembre)

Mia Hansen-Løve rappelle son acteur fétiche, Roman Kolinka (Eden, L’Avenir), pour une troisième collaboration et un rôle taillé sur mesure pour lui. Un journaliste qui cherche à refaire sa vie à Goa après plusieurs années de captivité en Syrie. La bande annonce montre différents paysages de l’Inde, de l’atmosphère intense des villes aux immensités préservées. Des tableaux accompagnés de voix féminines, l’une mêlée aux bruits de la circulation si caractéristique de l’agitation des mégalopoles indiennes, l’autre douce et empreinte de spiritualité. Ce passage de l’agitation à la stabilité semblant être une métaphore de l’intrigue.

Monsieur (26 décembre)

Inde toujours, avec Monsieur qui a remporté le prix de la Fondation Gan lors du dernier Festival de Cannes. Prix qui récompense des premiers films audacieux et accompagne leur distribution sur le territoire français. Monsieur traite subtilement de la société de caste et de ses domestiques qui font partis de la famille tout en étant exclu. Que ce passe-t-il quand une domestique et son maître tombent amoureux ? C’est l’intrigue que la réalisatrice Rohena Gera a choisit de développer dans ce film intimiste qui s’affirme néanmoins comme une comédie.

L’Homme Fidèle (26 décembre)

Louis Garrel s’est entourée de deux des sex-symbols du cinéma français, sa femme Læticia Casta et la jeune Lily-Rose Depp pour ce film qui est déjà sa cinquième réalisation. Il s’inspire de la pièce La Seconde Surprise de l’Amour de Marivaux, revue et corrigé par Jean-Claude Carrière, homme au 350 scénarios (Belle de jour, la Piscine, Le tambour, Milou en mai…). Les deux femmes se jouent d’un Louis Garrel qui explore de plus en plus sa veine comique… Ce qui lui réussit, puisque le film a remporté le prix du jury du meilleur scénario au Festival de Toronto.

Miraï, ma petite sœur (26 décembre)

Dernier né de Mamoru Hosoda, déjà réalisateur des très réussis Les enfants loups et Summer Wars, le film nous plonge dans l’intimité de la famille de Kun. Petit garçon qui vit plutôt mal l’arrivée de sa petite sœur Miraï. Kun va se réfugier au fond de son jardin où se trouve un arbre généalogique magique qui le propulsera dans le passé comme dans le futur de sa famille. Un voyage qui l’aidera à apprécier davantage la nouvelle venue.

Undercover (2 janvier)

La bande annonce nous promet un thriller efficace d’après une histoire vrai (c’est même dans le titre français, au cas où on en douterait). Une reconstitution à grand renfort, images vintages puisque l’histoire se déroule en 84 à Detroit sur fond de trafic de crack et de guerre des gangs. Atout du film, Matthew McConaughey (Interstellar, Mud…) campe le père du héros, plus jeune indic du FBI jamais recensé. A priori, rien de très nouveau sous le soleil, mais ca donne toujours envie.

Asako 1 et 2 (2 janvier)

Une bande annonce sur mesure, avec Juliette Armanet qui chante son titre « A la folie » en japonais pour le nouveau film de  Ryusuke Hamaguchi dont le premier film Senses (expérience de série en 5 parties diffusées au cinéma) avait reçu un très bonne accueil en France et obtenue de nombreux prix (à Locarno et au festival des 5 continents de Genève). Ici Asako a rencontré son âme sœur et elle a disparu… Du coup elle prend la même et recommence ! Deux ans après la perte de l’homme de sa vie, elle rencontre un garçon qui ressemble trait pour trait à son ancien amant. Asako se laisse séduire, mais il a beau avoir le même physique, psychologiquement c’est une autre histoire…

Une Femme d’exception (2 janvier)

C’est le premier biopic de Ruth Bader Ginsburg : deuxième femme à rejoindre la Cour Suprême des Etats-Unis en1993. Et icône féministe anti-Trump à laquelle vient également d’être consacré un documentaire. Une femme d’exception se concentre sur le combat de RBG à ses débuts, dans les années 60, lorsqu’elle s’attaqua aux discriminations de genre dans le droit américain. Mimi Leder, réalisatrice de super productions comme Deep Impact et productrice de d’Urgences ou de The Leftovers a bataillé 5 ans pour trouver un financement. C’est Felicity Jones, nommé pour l’Oscar dans Une Merveilleuse histoire du temps, qui campe l’icône féministe.

Doubles vies (16 janvier)

Le nouveau film d’Olivier Assayas qu’il place lui même dans la lignée de Rohmer (et plus particulièrement de L’Arbre, le Maire, et la Médiathèque montre un éditeur face aux changements numériques de son métier. C’est aussi un marivaudage, genre éminemment rohmérien, mélant le couples de l’éditeur (Guillaume Canet et Juliette Binoche) et celui de son auteur (Vincent Macaigne et Nora Hamzawi). Des acteurs nouveaux dans l’univers du cinéaste, à l’exception de Juliette Binoche déjà à l’affiche de L’heure d’été et de Sils Maria (Prix Louis Deluc 2014).

Colette (16 janvier)

Ce premier long métrage sur la vie de l’écrivaine Colette, met en scène Keira Knightley, actrice très habituée aux biopics en costume (A Dangerous Methode, Imitation game, The Duchess…). Dominic West campe Willy, son mari volage et obsédé par la gloire, qui signa ses premiers romans à sa place. Une reconstitution impeccable du Paris de la Belle Époque signée Wash Westmoreland. Un orfèvre du portrait de femme, son dernier long métrage Still Alice a valu l’Oscar, le Gloden Globe et le BATFA à Julian Moore.

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