Rétrospective Seijun
Suzuki
Vagabond de Tokyo
Cult. Idole de Quentin Tarantino, John Woo ou Damien Chazelle, maître du film de Yakuza et réalisateur maudit du cinéma japonais, Seijun Suzuki est à découvrir ou à redécouvrir au travers de six de ses films des années 60.
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Par Jacques Braunstein

Yakuza, prostituées, gendarmes et voleurs… Une rétrospective présente six films de Seijun Suzuki*, le maitre du cinéma pop japonais des années 60. Un réalisateur qui insuffle un style personnel aux polars à petit budget qu’il réalise à la chaîne pour le studio Nikkatsu. Ses films violents et érotiques, déconstruisent la figure du Yakuza comme Sergio Leone a pu le faire avec celle du cow-boy. Un cinéma entre critique sociale et esthétique Kitch qui a inspiré les maîtres du maniérisme que sont Michael Mann (très marqué par ses effets de miroirs brisés), Wong Kar-wai (qui lui emprunta la musique de In the Mood for Love) ou Quentin Tarantino (les scènes japonaises de Kill Bill doivent beaucoup au Vagabond de Tokyo). La liste de ses fans est longue puisqu’elle inclut également Jim Jarmuch (Gost Dog), John Woo (Volte Face) ou plus récemment Damien Chazelle (La La Land)…
“La liste de ses fans est longue; Jim Jarmuch, John Woo, Damien Chazelle...”
Renvoyé du studio suite au tournage de La marque du tueur (1967), film en noir et blanc presque abstrait, Suzuki restera une dizaine d’années sans travailler avant de revenir avec une trilogie de drames plus personnels situés dans le Japon du début du vingtième siècle. Le premier volet Mélodie Tzigane (1981) fut primé au Festival de Berlin et film de l’année au Japon. Démontrant que derrière le maître du cinéma de genre se cachait un vrai auteur.
* La marque du tueur, Le vagabond de Tokyo, Histoire d’une prostituée, La barrière de chair, Détective Bureau 2-3, La jeunesse de la bête (Splendor Films)
