Portrait de la jeune fille en feu
Devenu depuis sa sortie en 2019 le symbole du female gaze, le quatrième long
de Céline Sciamma filme le désir sur un mode égalitaire qui renouvelle notre
imaginaire libidinal. Le film manifeste d’une nouvelle révolution sexuelle.
Par Caroline Veunac
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Au 18e siècle, une peintre prénommée Marianne, sous couvert de jouer les dames de compagnie auprès de la belle Héloïse, est chargée de faire en secret le portrait de la jeune femme, afin de donner un aperçu de ses charmes à l’aristocrate italien qui envisage de l’épouser. Mais alors qu’elle l’observe en douce, Marianne se fait cueillir par le regard que lui renvoie Héloïse. Regarder celle ou celui qui nous attire dans les yeux, c’est accepter de voir la réalité de son désir à elle ou lui, en soutenir la présence ou en reconnaître l’absence. Portée par l’alchimie de ses deux actrices, Adèle Haenel et Noémie Merlant, Céline Sciamma instaure un jeu de regards dans lequel chacune est à la fois sujet et objet. Ensemble, elles inventent une nouvelle grammaire cinématographique et érotique, horizontale, créative et d’autant plus brûlante. Où il suffirait presque d’un doigt glissé sous une aisselle pour monter au septième ciel.
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