Nice Girls Dont Stay For Breakfast

Robert Mitchum, mâle aimé

Film. Bruce Weber, star de la photo de mode et documentariste, sort son nouveau film événement sur Robert Mitchum, légende de l’âge d’or d’Hollywood et incarnation d’une certaine idée de la virilité. Interview lors du festival de Deauville.

Temps de lecture 3min

Par Valentine Bounaud et Jacques Braunstein

Grand photographe de mode ayant sculpté l’image de Ralph Lauren et Calvin Klein et lancé les carrières d’Isabella Rossellini ou Christy Turlington, Bruce Weber est connu pour la pureté de ses clichés noir et blancs dignes du cinéma italien des années 50 ou de la nouvelle vague. Actuellement sous le coup d’accusations de mannequin hommes pour des comportements inappropriés il revient dans l’actualité pour de toutes autres raisons.

Acteur viril par excellence, connu pour sa désinvolture

Après avoir filmé des boxeurs (Broken Nozes, 1987) et le jazzman Chet Baker (Let’s Get Lost, 1988), Weber avait entrepris un documentaire sur le grand acteur américain Robert Mitchum. Trente ans après ces premières images, il a terminé son film sur cette légende d’Hollywood décédé en 1997.

Acteur mythique de La nuit du chasseur (1955) le chef d’œuvre gothique et unique film de Charles Laughton, Mitchum a joué dans de nombreux western comme La rivière sans retour d’Otto Preminger dont il partageait l’affiche avec Marilyn Monroe, mais aussi Les Griffes du passé de Jacques Tourneur ou La fille de Ryan de David Lean.

Il est un des rares acteurs de l’âge d’Or d’Hollywood à poursuivre ensuite une intéressante carrière, pleine de clin d’œil à son statut passé. Producteur dans Le Dernier Nabab (1976) d’Elia Kazan, il est le détective Philip Marlowe dans Adieu ma jolie et La Grand Sommeil. Citons encore l’incroyable film de sabre Yakuza de Sidney Pollack ou sa dernière apparition dans Dead Man de Jim Jamusch au côté de Johnny Depp.

Acteur viril par excellence, connu pour sa désinvolture puisqu’il prétendait ne pas se rappeler de la plupart de ses films et ne jamais les revoir, Mitchum vivait entouré de femme (d’où le titre paradoxal du documentaire : Nice Girls Dont Stay For Breakfast). Un symbole de cette masculinité que Weber cherche à explorer de film en film et qu’il évoquait lors de notre rencontre.

À l’occasion de la sortie du film, Acte Sud et La Rabia éditent également Mitchum X Weber, sorte journal de tournage transformé en beau-livre édité à 1500 exemplaire (30 €).

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