Lucky Day – Generation 90

Ce thriller sanglant signe le retour d’un des fils prodiges d’Hollywood.
Roger Avary scénariste de Pulp Fiction et réalisateur de Killing Zoé.
Mais qu’a-t-il de nouveau à dire ?

Par Franck Lebraly

Temps de lecture 1 min.

Lucky Day

Bande Annonce

Dès la première seconde du film, nous voila prévenu, son nom s’étale sur tout l’écran, c’est un film de Roger Avary. Il est de retour, lui le co-scénariste Pulp Fiction (1994) et Jacky Brown, le réalisateur génial de Killing Zoé (1994) et des Lois de l’attraction (2002) sans doute la meilleur adaptation de Bret Easton Ellis. Avary sait raconter les histoires de personnages riches et multiples et revient avec un projet alléchant quelque part entre Tarantino et Guy Ritchie (Snatch). Alors que pendant que ses potes faisaient briller le Nouvel Hollywood, il est allé de coups foirés en scénarios non crédités avec même un passage par la case prison après avoir tué un de ses amis suite à une conduite en état d’ivresse.

Certains y retrouverons peut-être un certain esprit des 90’s,
façon élégante de ne pas accabler un pétard mouillé

Le revoici donc avec un scénario qui tiendrait sur un vieux kleenex : Red (Luke Bracey, le nouveau Johnny Utah dans le faux remake de Point Break) sort de taule et compte bien mettre la main sur le magot qu’il a planqué. Mais, Luc (Crispin Glover, le père dans Retour vers le futur), un dangereux psychopathe veut venger son frère tué pendant le coup. C’est sur cette trame un brun banale, que s’articule une série de personnages secondaires qui détonnent plus par leur casting, improbable, que par la profondeur de leurs rôles. Les français Nadia Fares en nounou mexicaine redoublée en V.O., Tomer Sisley en barman hystérique arborant un style hitlerien. Et même Marc Dacascos (vu dans Crying Freeman de Christophe Gans également scénarisé par Avary) qui n’aura pas même le temps d’esquisser un Low-Kick…

Et ce n’est pas le seul à louper sa sortie : dans Lucky Day rien ne marche. On s’endort presque pendant les longs monologues inutiles, et la surdose d’ultra violence lasse. On pense à Once Upon a Time… in Hollywood dans lequel Tarantino a su intelligemment évacuer la violence dans la scène finale. Alors qu’Avary semble toujours se fier aux recettes du siècle dernier.

Même si on salue la réalisation punchy et la B.O. qui fait bouger le fauteuil, on reste coi face à cette histoire vue et revue. Certains y retrouverons peut-être un certain esprit des 90’s, façon élégante de ne pas accabler un pétard mouillé sorti quelques années trop tard.

  • Roger Avary
  • Crispin Glover
  • Lucky Day

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