L’Amour Debout

L’Age de raison

Film. Récit d’apprentissage, le premier long-métrage de Michaël Dacheux porte un regard juste et tendre sur les millennials.

Temps de lecture 2min

Par Lisa Muratore

Martin (Paul Debreil) et Léa (Adèle Csech) se quittent. C’est le point de départ de l’Amour Debout, présenté en clôture par l’ACID lors du Festival de Cannes 2018. Ils se lancent alors, chacun de leur côté, dans un parcours initiatique qui les mènera à se découvrir, à s’assumer et à aimer. L’Amour Debout est une métaphore… Il s’agit de se tenir droit, et d’accepter ce que l’on est vraiment. Au fils des saisons – le film étant divisé en quatre chapitres – ils se confrontent à leurs désirs, leurs envies, leurs responsabilités et parfois leurs échecs. Assumant des vérités qu’ils ne s’avouaient pas jusqu’alors. Le premier amour n’est pas le dernier, Léa rencontre un homme plus âgé, Martin révèle (enfin) son homosexualité.

Le film montre la pression sociale du passage à la vie adulte

Derrière ce qui pourrait sembler être un marivaudage post-moderne on sent poindre un propos plus profond. Le film montre la pression sociale du passage à la vie adulte : se loger, trouver un travail, construire de nouvelles amitiés…

La mise en scène est épurée, sans artifice. Le film intègre des acteurs non-professionnels et  les dialogues s’en ressentent parfois. Mais une forme de musicalité insufflée par la présence de Ravel dans la B.O. vient contrebalancer ses (petites) fausses notes. L’art sera vecteur d’épanouissement : le chant pour Léa, le cinéma pour Martin… Ils comprendront que faire carrière consiste souvent à aider les autres à se réaliser plutôt qu’à s’aider soi-même. Une vérité énoncée par Jérôme (Pascal Cervo) animateur socio-culturel qui aide Martin tout au long du film. Sorte de roman d’apprentissage, l’Amour Debout, est une réflexion pleine de fraîcheur sur la quête de soi et le long chemin vers la maturité.

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