La Femme de mon frère – Un air de famille
Bonne surprise de la sélection Un Certain Regard du Festival de Cannes,
le premier film de Monia Chokri est la version drôle du cinéma à fleur de peau
de son compatriote Xavier Dolan.
Explications.
Par Jacques Braunstein
Temps de lecture 2 min.
La comédienne québécoise Monia Chokri a débuté chez Denys Arcand (L’Âge des ténèbres) et a fait ses classes chez Xavier Dolan (Les Amours imaginaires, Laurence Anyways…). Dans son premier film en tant que réalisatrice on rencontre ces deux influences. La Femme de mon frère présente des repas de famille qui ont la même intensité déchirante que chez le jeune prodige canadien, excepté qu’il les traite en mode comique.

Des scènes de vie quotidienne
aussi gênantes que paroxystiques
Sophie (Anne-Elisabeth Bossé, elle aussi présente dans les deux films de Dolan précédemment cités) vient de réussir son doctorat de philosophie et vit chez son frère (Patrick Hivon) dans l’attente d’un hypothétique poste de professeur. Lorsqu’elle doit avorter, celui-ci tombe amoureux de sa gynécologue (Evelyne Brochu, vu dans Tom à la Ferme du même Dolan), sans voir, lui qui est psy, la lourde symbolique de cette relation… S’en suivent des scènes de vie quotidienne aussi gênantes que paroxystiques dans l’appartement de son frère, des dîners chez les parents anciens gauchistes hauts en couleurs.
Impressionnés par la virtuosité de cette suite de moments de bravoure — qui a valu au film un « Coup de cœur du jury » de Un Certain Regard lors du dernier Festival de Cannes — on est pourtant plus circonspect sur la morale générale de ce récit. Oublie tes rêves et apprend à te satisfaire de tes opportunités, tu trouveras l’amour si tu baisses un peu tes prétentions et que tu apprends à regarder autour de toi… Et autres fadaises qui rappellent les leçons de vie des comédies romantiques des années 90, dont la quintessence était sans doute la série Friends. Il y a pire comme référence, il y a plus excitant aussi…
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