L’amant
Après avoir adapté Le Nom de la Rose d’Umberto Eco, Jean-Jacques Annaud s’attaque
en 1992 à un autre monument de la littérature : L’amant. Et parvient à donner vie
aux souvenirs de Marguerite Duras, qui repense à son initiation sexuelle
dans la moiteur d’une Indochine en fin de course.
Par Olivier Tellier
Temps de lecture 1 min
Impossible de retranscrire au cinéma la singularité de la langue durassienne. Dans L’Amant, Jean-Jacques Annaud s’en tire en offrant à Jeanne Moreau le rôle de la narratrice, qui reprend en voix off les mots de Duras… Voix magique, mots magiques, qui nous permettent de replonger en images dans le passé de l’écrivaine, lorsqu’elle vécut, à quinze ans et demi, la découverte du désir et les premiers plaisirs de la chair avec un Chinois bien plus âgé qu’elle. Subjugué par la beauté presque irréelle de ses deux acteurs, Jane March et Tony Leung Ka Fai, Annaud parvient à nous faire ressentir jusque dans l’épiderme le désir entre ces deux étrangers dont les corps se trouvent. Dans une atmosphère fiévreuse, parfois voilés par de délicates transparences, les amants baignent dans les chaudes lumières du souvenir, sur les douces notes d’un Gabriel Yared inspiré. Un voyage sensoriel, exotique et érotique.
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