Hal Hartley – INTERVIEW

Star du cinéma indépendant des années 90, Hal Hartley
est l’auteur de « La trilogie de Long Island »
(L’incroyable vérité, Trust Me, Simple Men) qui ressort aujourd’hui.
Nous l’avons rencontré à Deauville ou Trust Me avait étéprimée en 1991.

Interview et texte Jacques Braunstein et Theo Bosschaert
Images Franck Lebraly et Lisa Muratore

Temps de lecture 4 min.

Hal Hartley

Interview

Humour noir, sérieux monacale et dialogues de screwball comédies, depuis près de 30 ans, Hal Hartley a irrigué le cinéma indépendant américain de films singuliers et personnels. Héritier d’un cinéma brut dans la lignée de Cassavetes mais largement influencé par l’Age d’or hollywoodien, son écriture au cordeau, ses plan fixes plaqués aux chorégraphies saccadées constituent son style, sa pâte. Il a ravivé le cinéma indé des années 90 avec sa « Trilogie Long Island » (dont les titres originaux son The Unbelievable Truth, Trust et Simple Men) symbolique de la simplicité, de l’efficacité de son œuvre.

Comme Whit Stillman ou Atom Egoyan, autres incontournables des années 90, son travail a connue une éclipse. Seul le premier film de sa seconde trilogie (Henry Fool) a été distribué en France. Ce qui pour un cinéaste indépendant américain est presque une condamnation à mort. Tarantino ou les frère Coen ont connu un meilleur sort.  Car même en matière de cinéma d’auteur, il y a aux Etats-Unis, comme dans notre réception du cinéma américain, une prime à l’action qui nous semble consubstantielle à l’idée que l’on se fait d’un film américain. Pourtant le cinéma de Hal Hartley n’a pas pris une ride et s’est même patiné. Son optimisme et son minimalisme pourraient avoir une influence bénéfique sur le misérabilisme flashy de bien des réalisateurs de la nouvelle génération Sundance.
Ces dernières années Hal Hartley a d’ailleurs réalisé quelques épisodes de l’excellente série Red Oaks (Amazon) produite par l’inclassable trublion David Gordon Green (Délire Express, Prince of Texas, Halloween…). Et lorsqu’on en parle à Hal Hartley, il évoque ses conversations avec Quentin et Steven (Tarantino et Soderbergh) démontrant, l’air de rien, sa proximité avec les auteurs les plus talentueux de sa génération.

Héritier d’un cinéma brut
dans la lignée de Cassavetes

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