Green Book

On the Road Again

Film. Green Book, récompensé lors des Golden Globes 2019, nous emmène sur les traces d’un pianiste afro-américain et de son d’un chauffeur italo américain. Un drôle de cocktail entre road-trip, film militant, comédie et biopic…  Explications.

Temps de lecture 2min

Par Quentin Moyon

Peter Farelly, connu et reconnu pour des comédies comme que Dumb et Dumber ou Mary à tout prix réalisées avec son frère Bobby, change de registre avec Green Book – Sur les routes du sud. Il y montre la rencontre de deux mondes : celui de Tony Lip, homme à tout faire d’origine italienne, interprété avec justesse par un Viggo Mortensen, version Robert de Niro… et celui de Don Shirley, célèbre pianiste afro-américain campé par Mahershala Ali (Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Moonlight . Le premier devient le chauffeur du second lors de sa tournée, alors que la ségrégation raciale est encore de mise dans le sud des Etats-Unis. Les codes s’inversent dans ce choc entre deux mondes qui se joue à plusieurs échelles : entre le prolo blanc et l’artiste noir, que son audience, blanche elle aussi, acclame sur scène et hait une fois le rideau tombé. Green Book est un peu l’enfant naturel de Twelve Years a Slave et Miss Daisy et son chauffeur.

Drame poignant ou feel good movie flirtant avec le film de Noël ? Le réalisateur ne choisit jamais vraiment et le passage de l’un à l’autre n’est pas toujours suffisamment bien dosé pour sonner juste.

Green Book est un peu l’enfant naturel de Bird et Miss Daisy et son chauffeur.

Un film trop dense

C’est sans doute sa plus grande faiblesse : le film toque à bien des portes sans jamais nous inviter à entrer… Virevoltant entre biopic (très éloigné, selon sa famille, de la vraie histoire de Don Shirley), road trip, drame et comédie, Green Book multiplie les appartenances et livre un traitement assez superficiel de thèmes forts. Dommage. Il faut malgré tout saluer les performances stupéfiantes des deux acteurs principaux et la bande son explosive qui rythme notre rencontre parfois difficile avec eux. Elles ont valu au film, les Golden Globe de la meilleur comédie ou comédie musicale, du meilleur scénario et du meilleur acteur dans un second rôle (Mahershala Ali encore). Démontrant que les reporters étrangers à Hollywood, qui votent pour les Globes, ne partagent pas nos réserves.

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