Gerry
Juste avant Elephant, Gus Van Sant prend son virage expérimental avec Gerry,
mortelle randonnée dans un désert sans issue.
Une manière de se rappeler qu’on peut aussi être enfermé dehors.
Par Caroline Veunac
Temps de lecture 1 min
Dans le contexte lié à la propagation du COVID-19, Somewhere Else vous propose chaque jour un film de plein air que nous aimons particulièrement. Une sélection de bulles de cinéma pour sortir de chez vous par le biais du 7e art !
Le désert comme lieu clos : l’idée n’aura jamais été aussi bien illustrée que par le neuvième film de Gus Van Sant, réalisé en 2002. Dans Gerry, deux potes du nom de Gerry – Matt Damon et Casey Affleck – randonnent à travers la Vallée de la mort, quasiment sans un mot. Sous influence Béla Tarr, Gus Van Sant laisse ses plans-séquence s’éterniser tandis que la chaleur et l’aridité poussent nos deux pékins aux confins de la fatigue, là où la frontière qui les sépare des éléments s’estompe inexorablement. De cette longue hypnose existentielle, qui se joue des codes hollywoodien pour tendre vers l’art conceptuel, on retient la pure beauté plastique, mais aussi une émotion fulgurante, celle de voir deux corps humains se confondre avec le soleil, le sable et la roche, au point de disparaître complètement.
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