Belle de jour
En 1967, le Mexicain Luis Buñuel écorche la bourgeoisie française en adaptant le roman
de Joseph Kessel Belle de Jour, qui tire le portrait d’une femme aux fantasmes
sadomasochistes. À regarder discrètement à travers un œilleton.
Par Olivier Tellier
Temps de lecture 1 min
Séverine et Pierre Serizy forment un couple modèle. Mais voilà, Pierre, interne dans un hôpital, travaille beaucoup et Séverine, elle, s’ennuie dans son appartement cossu. Fouettée, accrochée au tronc d’un arbre, ou salie par la boue qu’on lui jette à la figure, elle tente de combler ses frustrations conjugales par des songes obscurs. Lorsqu’on lui indique la discrète maison de passe de Madame Anaïs, ses rêves deviennent réalité. Devenue Belle de jour, elle assouvit les vices de clients extravagants entre 14h et 17h, et son couple semble renaître. Chignon hitchcockien, garde-robe Yves-Saint-Laurent… le vernis bourgeois que le réalisateur iconoclaste d’Un Chien andalou ne finira pas de gratter est plus beau que jamais. En se jouant des rêves et de la réalité, aiguillé par la blancheur immaculée d’une Catherine Deneuve faussement innocente, à la fois bovarienne et sadienne, l’adepte du surréalisme transgresse les conventions bourgeoises. A voir ou revoir, de jour comme de nuit.
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