Fabrice Du Welz – Interview

Maître de l’horreur et du genre à la Française, Fabrice du Welz a présenté son sixième film, Adoration, lors de L’Étrange Festival. Interview

Texte et Images Michael Patin

Temps de lecture 3 min.

Adoration

Interview

Découvert en 2004 avec Calvaire, film d’horreur rural dans lequel un chanteur de charme (Laurent Lucas) se faisait séquestrer par un aubergiste dégénéré (Jackie Berroyer), Fabrice du Welz s’est imposé comme l’une des voix les plus originales du cinéma européen. Un statut qui lui a valu l’amour des critiques et cinéphiles les moins frileux (ceux de l’Etrange Festival, au hasard) à défaut de vrai succès public. Du mésestimé Vinyan (2008), qui emmenait Emmanuelle Béart aux tréfonds de la jungle thaïlandaise, à Alleluia (2014), qui déplaçait l’histoire des “Lonely Hearts Killers” dans ses Ardennes natales, il su développer ses obsessions d’auteur malgré des conditions de production parfois houleuses.

Un river movie élégiaque,
à la fois solaire et asphyxiant.

Son sixième long-métrage, Adoration (sortie le 22 janvier 2020), se voit comme l’aboutissement de sa trajectoire. Garçon solitaire vivant à la campagne, Paul (Thomas Gioria, révélé dans Jusqu’à la garde) rencontre Gloria (Fantine Harduin), une jeune fille internée en clinique psychiatrique, et s’échappe avec elle dans la nature. Une histoire d’amour fou en forme de river movie (comme un road movie, mais sur l’eau) élégiaque, à la fois solaire et asphyxiant. Et un grand pas en avant pour le Belge, qui s’approprie le réalisme magique d’André Delvaux ou Julien Duvivier, mais évoque aussi la poésie sensorielle de Terrence Malick. Rencontre dans les coulisses de l’Etrange avec un réalisateur affranchi des codes du cinéma de genre.

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