TEMA !  LE MEILLEUR DU FESTIVAL DU CLIP

Somewhere\Else, partenaire du Festival TEMA ! a déniché les perles de la sélection.
Interrogeant les frontières entre le clip et le cinéma,
il fût l’occasion de (re)découvrir sur grand écran des images bourrées de références,
orchestrées par une nouvelle génération de réalisateur.

Par Lisa Muratore

Temps de lecture 3 min.

Ovhal 44 « Rapport 00 – Décollage »
Le jeudi 4 avril, l’équipage d’Ovhal 44, a ouvert la cérémonie du TEMA ! Festival, avec le clip « Rapport 00 – Décollage ». On y découvre un duo d’OVNI aux mélodies électro fantaisistes, bien décidé à explorer l’inconnu, à travers l’espace intersidérale. Signé par le réalisateur Valentin Becouze, il se veut le premier acte des aventures des Capitaines Z et T. Dans un cockpit façon papier mâché et carton qui n’est pas s’en rappeler l’univers de Michel Gondry, ils nous emmènent dans un voyage sans retour aux sonorités cosmiques !

 Thylacine  « War Dance »
Seconde collaboration après « Mountains »,
pour Thylacine et Cyprien Clément-Delmas qui a découvert les chorégraphies de chars lors du tournage d’un documentaire en Ukraine. Si l’accord est parfait entre l’image et la musique, c’est que la vidéo a été tournée avant que Thylacine n’y ajoute son morceau écrit pour l’occasion (notre interview). Création poignante et politique, « War Dance » mélange guerre et poésie. Une esthétisation saisissante de la violence.

Big Budha Cheez « Epicerie Coréenne »
Quelque part entre The Wire et Training Day, le nouveau clip de Big Budha Cheez est signé Lokmane. L’usage du technicolor rappelle les débuts du hip-hop français. Ce clip à petit budget traite des violences policières de manière caustique sur une mélodie smooth signée Prince Waly.

Tshegue « Muanapoto »
Tourné à Abidjan et réalisé par Pantera, le clip aux tons colorés de « Muanapoto » suit le quotidien d’une jeune fille sourde et muette. Il dénonce la marginalisation de ceux que l’on n’entend pas sur le tempo endiablé, mélange de chants tribaux, de percussion et d’électro. Enfermée dans son mutisme, elle apprend à s’exprimer à travers la danse. « Muanapoto » se fait écho de la mise à l’écart des migrants. Le clip comme vecteur d’engagement !

 Pépite « Feu Rouge »
Tourné à la façon d’un générique de film par La Comète (composé de Jeanne Frenklen et Cosme Castro), le clip de « Feu Rouge » suit, sur les hauteurs de Montmartre, le départ d’une voiture aux aurores. Un clin d’œil au court-métrage de Claude Lelouch, C’était un Rendez-Vous. La pellicule couleur défile devant nos yeux, phare jaune, puis rouge, animation du générique… Cette réalisation pop est un cocktail onirique pour les yeux comme pour les oreilles.

 L’impératrice « Paris »
Clémence Demesme réalise le clip « Paris », tiré de l’album Matahari de l’Impératrice. Imaginée comme un hommage aux grandes figures du cinéma, on y voit une jeune femme prendre tour à tour les traits des blondes peroxydées de Hitchcock ou de Mia Wallace dans Pulp Fiction. Mais le propos est avant tout onirique, évoquant la gloire qu’elle cherche à acquérir.

Retour à la réalité : elle est en fait assistante sur un tournage. Aveuglée par son désir, elle s’accroche à ce rêve malgré les propos désenchantés de Marina Fois qui ironise sur sa condition d’actrice.

Festival orchestré
par une nouvelle génération
de réalisateur

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